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  • 4 à 3

    Était-ce bien il y a un mois? Il me semble: il y a un siècle. En tout cas c'était avant... Alors dans l'insouciance. Pour moi un spectacle d'un nouveau genre, une chorégraphie particulière avec 22 joueurs balle au pied. Il était temps (j'avais bien vu la pièce de Rebecca Chaillon consacrée au foot, mais ce n'est pas la même chose). Banco à l'aimable invitation de dernière minute de mon sponsor Epixelic: Initiation enclenchée.
     
    Désolé pour les audiences des salles de théâtre, mais ce soir les 40000 spectateurs font la différence, ils crient bien plus fort. Ils n'attendent aucune permission pour applaudir. Les fans institutionnels chantent et dansent dans leurs tribunes du début à la fin, exécutent des performances parfaitement synchronisées avec écharpes et bannières. Ça résonne dans tout le stade. 
    A domicile, clairement, il y a les bons, il y a les méchants. On reconnait les uns et les autres aux maillots (je note: relire ce que Roland Barthes écrivait sur le catch, maintenant j'ai le temps). Le commentateur n'a pas peur d'en faire trop: hurlement quand le PSG marque, silence quand c'est Bordeaux. Mais tout finira bien: le PSG l'emportera 4 à 3. (si c'était une pièce, ce ne serait donc pas une tragédie) 
    Il y a aussi des trahisons quand un joueur manque une occasion, pire se conduit mal et écope d'un carton. Mais ce sera pardonné (ou oublié?), évidemment. Le public commente, engueule à l'occasion un joueur tel un copain de bistrot (j'imagine juste un instant des spectateurs de théâtre critiquer à haute voix les acteurs ou danseurs....)  
    Je mesure toute la culture qui ce soir me manque: ne connaissant pas les 22 protagonistes, beaucoup de nuances m'échappent. Mais je suis surpris de la bonne visibilité sur le stade, de la lisibilité du jeu. Dégagé de l'encombrante influence d'un commentateur télé, place à l'imaginaire. L'enjeu est simple, mais les tactiques compliquées, l'improvisation règne, des danses complexes, je ne vois pas venir les buts.... mais les autres non plus j'imagine. Ce soir je suis gâté: il y en a une demi douzaine, et de l'action.  Les chants ininterrompus des fans sont désynchronisés des passes des joueurs, et je pense à Merce Cunningham. C'est assez beau, c'est du spectacle vivant.
    Et surtout nous étions ensemble.
    Quand ce sera fini (ce que vous savez sera fini), quand tout recommencera, un jour j'y retournerai. 
     
    C'était Paris Saint-Germain contre Bordeaux, match de foot au Parc des Princes le 22 mars 2020.
     
    Guy

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    Merci à Sébastien qui m'a accompagné!