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F pour Faux

Tout est faux, sauf exceptions- on aime à croire l'inverse- au cours de ces aventures intimes que reconstituent Laurent Bazin et ses complices, de Bucarest à Ibiza en passant par Venise. Faux pour de vrai, F comme faux, comme une imposture en mode Orson Welles, à l'heure où les réseaux sociaux font béer l'écart entre l'être et le paraître. On plonge dans le flou de la performance sans bouée de sauvetage, ni manuel de survie. Mais avec jubilation. Errements. Bientôt dans la salle de premières questions interloquées- mais peut être de comparses - tant toutes les hésitations sont sans doute calculées, les improvisations préparées: on voit la pièce en train d'essayer de se faire. De se refaire: les évènements racontés avaient déjà délibérément tout de l'artificiel: des poses pour la photo, sans réalité. De ce vide, le récit est mélancolique, donc jamais triste. Qui est la "créature", d'une irréelle séduction, personnage dont il est depuis le début question? La verra-t-on ? Ou s'agit il s'un profil Instagram, d'un avatar, d'une fiction qui permet en abyme à l'auteur de se mettre en scène, d'exister? Nous mêmes du public ne pouvons échapper à cette indécision dans l'identité, bientôt invités à toutes les virtualités. Porter des masques de carnaval, se transformer en danseurs anonymes, en qui l'on veut. To be or not to be, tout est simulacre , même l'adagio d'albinoni une contrefaçon (je m'interdis de vérifier), cette virtualité repousse les limites, dans l'inquiétude et la beauté. Tout est signe. Tout est faux.
 

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Trois contrefaçons- Laurent Bazin- vu au théâtre 13 le 6 février 2023
 
Guy
 
photo: Sven Andersen, avec l'aimable autorisation de la compagnie

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