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Sous la laideur

Pas reluisants ces récits qui poissent, contes de la laideur ordinaire. Des histoires incorrectes d'homme-pipi, d'handicapé manipulateur, un souvenir d'enfance glauque, un quasi éloge du viol...  Ce texte fascinant tend des pièges évidents... qui sont ce soir élégamment évités. Ni pathos qui l'alourdirait, ni humour lourdingue pour désamorcer le malaise. Assez de détachement dans le jeu des trois acteurs, mais une présence forte, de l’étrangeté pour toujours intriguer. Beaucoup de respiration laissée autour de ces monologues logorrhéiques, des scénettes muettes et des actions banales posées sans gratuité avec des objets quotidiens, de la danse dans la belle évidence du langage corporel, une couche sonore subtile qui enrichit l'ensemble. Tout est dans le silence et la retenue qui ancre dans le caché du quotidien, dans le non dit. Dans le trouble. Tant et si bien que la proposition reste grande ouverte. A pouvoir vouloir dire beaucoup. A ressentir, par exemple, que la laideur inavouée affleure sans cesse dans nos vie, que la parole peut la soigner. Ou tout autre conclusion.
 

Non que ca veuille rien dire.jpg

 
Non que ça veuille ren dire- brefs entretiens avec des hommes hideux d'aprés David Foster Wallace , mis en scène par Perrine Mornay, vu à l’Échangeur de Bagnolet le 3 avril 2017.
 
Guy
 
photo Perrine Mornay avec l'aimable autorisation de la compagnie

Commentaires

  • David Foster Wallace est (était) un écrivain génial dont j'ai dévoré de nombreux livres, tous plus déjantés les uns que les autres. En faire une pièce est une performance en soi !!! Regret d'avoir manqué ça.

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