Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

guy

Guy Degeorges est né à Paris, du temps où Paris était encore en noir et blanc. Il y a longtemps vécu. Mais semble ailleurs souvent. Depuis toujours il écrit. Étudiant, il pratique- sans résultats- le théâtre amateur et la basse électrique. Il fréquente alors plus souvent les cinémathèques, les librairies, et les concerts de jazz ou de rock que les théâtres. Ensuite, devenu jeune père, il ne fréquente plus rien du tout.

Un soir, bien plus tard, assistant par hasard à la représentation d’une pièce d’un auteur connu, il comprend que le théâtre à texte lui est devenu insupportable. Mais que le théâtre est indispensable. Il découvre que la danse existe. Depuis il rattrape le temps perdu. Et à nouveau supporte les mots.

Il crée Un Soir Ou Un Autre en mai 2006. Il avance en marchant, dans plusieurs, dans le désordre, essaye de parler de ceux dont d’autres ne parlent pas. Ecrit pour ne pas oublier. Apprend et oublie. Ne pouvant arriver à la mesure de ce qui est donné sur scène, il essaie d’écrire quelque part à coté. Il effectue quelques tentatives naïves pour renouveler le genre critique. Il ne tient rien pour acquis. S’inquiète des implicites. Bientôt il rencontre d’autres comme lui pour inventer de nouveaux projets avec les artistes et les lieux. En restant spect-acteur.

Il est marié depuis longtemps à un écrivain. Ils ont fait deux beaux garçons.

Diplômé d’une grande école de commerce (dont il a épuisé toutes les options culturelles sous la direction d’un philosophe contemporain), il travaille depuis dans les secteurs de l’informatique, de la publicité, de la presse, des nouveaux media, même du bâtiment et des accélérateurs de particules, en s’occupant d’argent pour aider les plus ou moins petits à en trouver pour devenir plus grands. Aujourd’hui, dans la double logique de sa pratique professionnelle en tant que gestionnaire et de son intérêt pour la culture, il s’interroge à propos de l’économie et des financements du spectacle vivant.

Et à propos de qui ou de quoi?

Car il est question de tout ici sauf du nom et il faut en trouver un autre, ni de l'identité sociale, de ses si rassurants attributs. Peu importe le "je", seul compte le regard aspiré vers la scène et c'est l'étincelle captée en retour par ce regard  qui nous fait exister, qui nous permet de nous échapper du soi pour aller vers autre chose: Je suis Don Ferrante, je suis Loretta Strong, je suis Don Juan et Dona Juana, je suis vieillard, je suis homo, Je suis Claudel, je suis Artaud, je suis danseuse de buto, foetus à l'aube de l'existence. Je suis Roméo et Juliette à la fois, je suis vivant chaque soir surtout, peut-être entre temps quadra-cadre-sup-parisien-père-de-famille-monogame-type-caucasien, et peu importe il n'y a plus de "je" d'ailleurs, surtout desormais- on dira "on".

A propos de quoi?

A propos de rencontres qui vivent et meurent avec le spectacle vivant, un spectacle vivant qui renait à chaque instant, renait plus fort d'un peu de mémoire. Avec la Danse depuis qu'il ne fut plus possible de supporter un Théatre à texte dont on pouvait prévoir chacun des mots. Avec le théatre et ses textes quand même quand ceux ci semblent vrais encore un peu. Surtout avec des spectacles dont on ne parle pas, dont on parle peu. Des rencontres intuitives, aléatoires selon envies, desirs, admirations, pulsions et impulsions.

Quel A- Propos ? 

Surtout ne pas se figer dans un système, et rester naif, injuste, insatisfait, égoiste, incohérent et respectueux à tout prix, tenter de comprendre en même temps ce qui vaut la peine d'être respecté, renoncer à raconter, ou oublier pour raconter autre chose, se purger l'esprit des formules toutes faites qui endorment la pensée, se laisser emporter dans l'éphémère de la rencontre, et à la fin surtout ne plus rien comprendre du tout, juste essayer d'évoquer ces rencontres, amoureuses ou furieuses, essais-erreurs, les évoquer par tous les moyens, que ces rencontres existent encore pour quelques instants seulement.

Guy Degeorges