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Une main

Où qu'elles finissent, où qu'elles tendent, rapides ou lentes, ces danses dites buto commencent au sol. Comme si elles trouvaient leurs origines de plus profond encore. Danses de l'inconscient, peut-être, tant on y perd pied: et c'est une qualité de susciter de tels moments particuliers, l'attention alors se relâche et flotte, dans un autre état de conscience. Les corps se redressent vers leurs devenirs et on perd le compte des mouvements, entouré par la musique acousmatique diffusée partout autour de nous,. Une musique dont on ne peut, en l'écoutant, visualiser quelque instrument que ce soit: une autre façon de renoncer à ses repères.
Michel Titin- Schnaider permet ces rencontres, organise ces association libres par ce festival depuis 6 ans, elle font sens et beauté.
Ce soir, deux courtes pièces nous emmènent loin, avant d'assister avec le "son d'une main" à une plus longue éclosion.
Nous sommes séparé de la scène par un voile de gaze, comme pour préserver une intimité, protéger l’Interprète ou nous protéger de la force de ce qui va se jouer. D'abord immobile, une forme ensommeillée, en une métaphore des états d'attentes qui durant de long mois nous ont contraints. Le retour à la vie dans un imaginaire rose cocon , dans une robe nuptiale, laisse tout le temps qu'il faut au corps de s'inventer, de se considérer, à une main se dresser, et la musique dissout ce temps. Une lueur rouge, jaillit du plus profond, intense.

En chair et en son #6 - Maite (10).jpg

 
Plus tard, à un moment, maintenant elle est débout. Elle vient. Elle me tend sa main , vers mon visage. Tout prés, lentement. Entre nous la gaze se tend. Ce quatrième mur est comme fragile et organique, convergent. Je ne sais si ce mouvement est doux ou inquiétant, je le le ressens, fascinant. Je suis pétrifié, consentant. La rencontre s'est faite.
 
En Chair et en son, édition 6, le 23 octobre, avec The waste Land de France Attigui (danse) et Luca Forcucci (musiqie) , Diptyque N°3 de Diana Bratu (danse) et Michel-Schnaider (musique) , Slow time Low Freqs ou le son d'une main de Maite Soler (danse) et Elsa Biston (musique).
 
Guy
 
Photographie de Fabrice Pairault, avec l'aimable autorisation du festival
 

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