D’abord une entrée. Puis une sortie. Entrée à nouveau. Fausse sortie. Encore ainsi de suite. Sans raccords jusqu’à en sourire. Mais chaque action décrite au mur, en sous-titres. Avec des déphasages, des descriptions menteuses, à diverger de plus en plus. A n’en croire que ses yeux ? Des jeux déjà avec les nerfs, mais la danse qui y trouve son chemin, l’air de ne pas y toucher. Vite drôle et chic, presque pédagogique. L’une des deux en combi moulante, l’autre en robe panthère. L’une grande, l’autre moins. Sur les deux notre attention focalisée, la salle très silencieuse, comme rarement concentrée, mais sans impatiences. Un joli jeu de cache- cache pour tout de suite résumer.
En abandon, humour, décontracté. Comme un dialogue entre elles, qu’on devrait deviner, avec les non dits au milieu. Illustré d’événements minuscules, accumulés, gravitant autour du sujet (l'entre d'eux?): de soli en miroirs, d’actions simples et d’autres moins. Accompagné de tout ce qui peut être autour communiqué, tous moyens confondus, par inventaire de procédés: le bruit du vent, et des corps alors emportés, même un nu impromptu, instantané, des accords de guitare emphatiques, voire des lumières à se faire remarquer, ou des ombres coquines, des films d’errances bucoliques, à la poursuite de deux folles et une biche, des petits mystères et de la fumée verte, « Frère Jacques » entonné à coups de balles de tennis, des grands écarts, de lentes figures, des impertinences en patins à roulettes. Autant d’instants à saisir, à déguster. Le tout à regarder sans faim, léger. Un puzzle libre, sans grand tout à rassembler.
C’était long Long Short Long Short d’Alix Eynaudi & Agata Maszkiewicz, à la Ménagerie de Verre avec le festival Inaccoutumées.
Guy
Photo par Vincent Tirmache avec l'aimable autorisation de la Ménagerie de Verre