C'est d'abord incertain, curieux, et vite c'est trop, saturé. Un arbre tourne, dexaxé, autour de lui des créatures s'affolent. Je ne comprends pas dans quelle direction. Des espèces menacées? Je goûte au déphasage audacieux entre gestes free et bruits ralentis. Et à la beauté de la procession d'une armée en retraite, de groupes sculptés, d'histoires de peuples oubliés. Mais c'est long, dans le genre mélange d'étoffes, bricolage coloré, profusion visuelle, je préfère Pan de Lionel Hoche. Dehors il pleut, cette agitation ne réchauffe pas le plateau. Surtout j'ai la sensation de ne jamais réussir à m'installer dans une continuité, comme si les chorégraphes n'avaient pas su renoncer à toutes les improvisations tentées en création, les réagencer. Je me réveille aux assauts rapprochés dans nos rangs de Brigitte Asselineau, mais qui ne peuvent me réchauffer. Cette oeuvre déborde de matériaux, surchargée, peut-être assez pour faire 3 pièces, trop pour une seule. L'écriture n'est pas dégraissée, je reste de glace.
C'était Des arbres sur la banquise de Serge Ricci et Fabien Almakievicks, au Théatre Paris Villette, dans le cadre de Faits D'Hiver.