Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Reves, abandon

Elles titubent sous l'ivresse, en abandon ou en proie à la folie, au bord de basculer derrière la frontière. Les verres renversés, du Bataille sans le texte. Elles sombrent très loin du réel, dans les limbes, possédées, peut-être perdues dans les rêves cruels de quelqu'un d'autre. Magnifiées en images archétypales, des éclats de souvenirs défilent. Blondeur hollywoodienne et irréelle, panoplies fantasmagoriques: cuir serré et rock 'n roll ou noir endeuillé qui contraste avec le rouge sang, ou blancheur immaculée. 

photo DIRTY1.jpg

Les bruits inquiètent. Les mouvements éperdus suggèrent des images troublées, d'un érotisme mortifère. Au rythme d'une attente engourdie ou de gestes saccadés, de poses offertes. Fatalité. Tombées au champ du désir elles gisent. Dans les décombres du réel, des poupées démantibulées, leurs regards brulés. L'homme revient, manipule ces formes inanimées, se perd à son tour dans ce vertige, se travestit. La clé inavouée se trouve peut être dans une volonté de perte absolue de contrôle.

Me revient ensuite un autre rêve d'il y a quelques mois, tout aussi morbide, plus blanc et plus cru. Vue à l’œuvre une volonté de mort dans une danse à rebours, au son d'orages électriques. Une guitare au vernis fatigué installe des boucles saturées, des feed-back et effets, de graves litanies. La femme, elle mortelle, forcement héroïque, ponctue le sol de coups de talon, se tend en arrière dans l’excès, tombe à terre, poitrine soulevée et succombe. Cramée. Victime peut-être, tout aussi volontaire. Elle devient objet, abdiquée, trainée sans ménagement, soulevée, tremblée, tourne sans fin. Livré plus qu'aux regards. Abandonnée au désir? L’homme a un masque de bête. Elle aussi. Soulevée dans les airs, elle plane comme un ange mort, il y a des éclairs, une volonté de non vie, un terrible abandon dans la violence là aussi.

C’était Dirty d’Isabelle Catalan-compagnie Azar, vu au Panopée dans le cadre du festival Artdanthé et Requiem de Magali Milian & Romuald Luydllin- La Zampa vu en avant première en novembre 2010 à la Ferme du Buisson

photo par Olivier Séror avec l'aimable autorisation d'Isabelle Catalan

Commentaires

  • Merci beaucoup pour votre texte dont le choix des mots m'a particulièrement touchée.
    C'est la compagnie AZAR dont je suis chorégraphe qui a crée DIRTY, et non la cie EPONYME où je suis interprète...
    Au plaisir de vous relire.
    Isabelle Catalan

  • Merci Isabelle pour votre retour, je suis rassuré que vous ayez reconnu un peu de votre pièce dans mes mots!
    Je viens de rectifier le crédit.
    Guy

Les commentaires sont fermés.