L'effet d'annonce rivalise ce soir avec celui atteint par l'image des musiciens en armes de "Ne pas toucher aux oeuvres". Il s'agit pour le coup de la première performance chorégraphique qui soit énergiquement auto-suffisante: "le corps et le mouvement sont des producteurs d’énergie qui agissent dans la faisabilité du spectacle : ainsi, lumière et son sont produits par l’énergie des danseurs, qui n’est plus une dépense mais une production concrète". C'est à peu près tout ce qui est dit du projet, assez pour beaucoup promettre autour d'un vrai thême. Je me souviens sans en atendre l'équivalent, dans un autre genre, de l'intègre performance des décroissants australiens d'Acrobat. J'attends tout logiquement que la forme ce soir rejoigne le fond, non pas par un discours ou une démonstration, mais avec des correspondances, des évocations. J'ai soif comme d'une circularité. Je me place donc à l'affût du sens, en cohérence. Las, il y a bien, fonctionnellement, un velo actionné à tour de rôle pour alimenter le réseau, mais le reste s'aventure ailleurs. Je ne sais où. Suivre les mouvements pour y retrouver le sujet annoncé me masque la danse. Mal engagé, je manque l'occasion de m'y intéresser juste pour ce qu'elle est. Je dépense en vain mon attention, egaré par les déambulations des interprêtes à travers un labyrinthe de macarons, il me semble que l'energie s'y disperse, irrémédiablement...Je ne lirai plus les programmes!
C'était un réseau translucide de Prue Lang, présenté à Micadanses, dans le cadre du festival Faits d'Hiver.
Guy