Non Finito, à nouveau Paco Decina, et tout de suite de délicieux paradoxes. Ce soir ni paroles, ni narration, ni gimmick, ni effet d'annonce, ni même un thême clairement identifiable: le corps et les mouvements sont remis au centre du jeu, mais pour bientôt se faire oublier. Toute virtuosité, toute performance physique escamoté, rien à voir avec ces ennuyeuses pièces de danse dansée par des danseurs pour être vue par des danseurs. Tout à voir pour imaginer. Il me faut me souvenir des répétitions de Fresques auxquelles j'avais eu la chance d'assister pour fugacement reconnaître la trace des gestes familiers, de la signature, de tel ou tel interprête. Je devine tout le travail de polissage qui est intervenu ensuite. Jusqu'à ce point de fuite. L'important, c'est le suggéré, en suspend. Cette pièce ressemble à un petit frêre de Fresques, en quelque sorte, avec presque la même équipe artistique, et le regard détourné sans violence vers le hors-champs. Tout en étant fondamentalement different, avec plus d'apretés, de tensions, de souples agitations. Les duos glissent sans se heurter, en rapports esquissés, la lumière et la vidéo remettent en cause les structures, et matières déssinées par les formes, en lignes vivaces et échos déformés. Pour nous faire entrevoir impossible l'espace qui vit entre les mouvements.
A force de croire à l'invisible, Paco Décina réussit presque à nous le fait deviner. A nos regards de s'emporter et créer la suite, à n'en jamais finir, non Finito
C'était Non Finito, de Paco Decina, vu au Théatre Jean Vilar de Vitry avec la 16eme Biennale de danse du Val de Marne.
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La biennale se poursuit jusqu'au 2 avril.
photo par Laurent Pailler avec l'aimable autorisation de la compagnie.