Dessiner un squelette, pas si évident! Je m'y essaie cependant, crayon en main, ainsi que tous les spectateurs présents. Une toile est posée sur celui qui, présent sur scène, aurait pu nous servir de modèle. Carlo Locatelli, sans donner de réponse, nous guide de ses indications: sur la dimension des différentes vertèbres jusqu'à l'assise du bassin, les fonctions, les dynamiques, les appuis, les accroches, les pivots... Il nous met en garde contre les idées reçues, nous rappelle que les mains descendent jusqu'aux cuisses, plus bas que leur idéalisation.... Nous incite à penser le corps dans sa globalité, comme un système complexe dont le squelette n'est qu'un élément. Nous nous laissons aussi stimuler par ces images projetées, il y a quelques instants, de corps tels qu'envisagés à travers les siècles et les civilisations, chaque fois reconstruits par le raisonnement autant que l'observation, repensés. Nous aide le souvenir du duo anatomique proposé par deux danseurs en introduction, que nous regrettons maintenant de ne pas avoir mieux observé. Surtout nous nous s'interrogeons nous même du toucher, pour redécouvrir sous la peau, deviner, côtes, bassin, os des épaules.... Au final, mon dessin évoque plutôt un pyithécanthrope de dessin animé, un robot peu avenant.
(evidemment, pas osé mettre mon dessin, ceci est une planche trouvée sur le net)
Peu importe, reste l'interrogation. Comment tout cela fonctionne-t-il? Jusqu'au mouvement, jusqu'à la danse, vers le sens et l'émotion.... Les deux danseurs reprennent une improvisation, que l'on voit maintenant bien différement. Au delà de la surface.
C'était Le corps anatomique- la globalité de Carlo Locatelli, avec Carlo Locatelli, Laura Frigato, Michal Ohannessian et un squelette, première de plusieurs étapes de travail présentées en septembre à Micadanses.