Reliés du coin de l’œil: Claude Parle à l’accordéon monumental, Piersy Ross à la guitare et toutes ses pédales tissent ensemble un tapis dissonant d’improvisations, un tapis volant, déchiré sur des sables mouvants. Ils lâchent des décharges électro-acoustiques- ça tangue et frappe à l’estomac- comme autant d’encouragements, de provocations.
Vers les corps sur le fil de Yuko Kominami, débarquée du japon, plutôt en dedans, traversée, vers le bas, prostrée, et Marianela Leon Ruiz qui s’étend plutôt vers le haut, mais dans toutes les directions, yeux ouverts et curieux, incontrôlée, à tâter les limites, et aller gratter partout, plutôt toucher que croire, bousculer. On se fait tout petit sur son siège, puis on respire: elle passe sa curiosité sur sa chaise, et comme pour tout jusqu’ à l’excès.
Yuko a des tremblements de bête blessée et tout vient des profondeurs, à son rythme elle se déplie. Fatalement- le lieu n’est pas si grand- la rencontre entre elles deux a lieu. Un choc lent, asymétrique, délicieusement bancal: c’est Yuko qui subit les assauts de Marianela. En un déséquilibre imprévu, improvisé. Normal: le message, c’est le corps, la liberté. Pas d’intentions mais des urgences. La récréation plutôt que les concepts et corvées. On pourrait encore appeler cela buto, mais le temps de l’appeler la forme aurait changée. Pas de règle du jeu, Marianela s’attaque à Claude, Ça réjouit. C’est la fin, on rit.
C'était Imprudance avec Yuko Kominami, Marianela Leon Ruiz, Claude Parle et Piersy Ross à Ackenbush.
photos avec l'aimable autorisation de Claude Parle.
Yuko Kominami ouvre ce 20 juillet à 19H00 sa résidence à point éphémère (et c'est gratuit).