Dans l’obscurité d’une salle de cinéma.
L’écran tout illuminé d’une lumière orange, la composante jaune réfugiée au milieu, la composante rouge en gardienne des lisières.
Au pied de l’écran, la scène où officie Meryll Ampe, artiste sonore, qui taillade dans des sons récoltés dans le monde pour offrir un continuum bruitiste étrangement familier.
Dans la salle surgissent de la nuit deux figures parées de diodes cubitales. Dans cette pénombre, ces lumières fixés aux bras des danseurs sont des phares mouvants qui ressortent comme des ossements blancs dans une poussière noire. Les bras, porteurs de lumière, captent toute l’attention. Les mouvements des autres parties du corps sont devinés plus qu’ils ne sont vus lorsqu’ils déploient ce ballet géométrique accompagné de la prestation sonore en train d’être créée.
L’expérimentation musicale développe son paysage en interaction avec l’expérimentation chorégraphique. La danse s’invente dans un territoire de contraintes, l’obscurité, l’espace d’un cinéma non pensé pour une prestation de spectacle vivant, le public habitué à la scène techno. Nous sommes dans un laboratoire.
C’était 'Extension du Domaine du Jeu' de la Cie Keatbeck, en duo avec Meryll Ampe, présenté au cinéma Balzac le 7 mars lors de la soirée Champs Magnétiques organisée par le collectif Supernova.
François
Photo avec l'aimable autorisation de la compagnie.