Rebecca Chaillon franchit d'évidence les lignes rouges- tant mieux- et pas seulement celles matérialisées par les fils qui structurent l'espace de la scène. Direction droit vers des zones intérieures, des appétits sans pudeurs. Ce soir est fouillée la fascination pour les "monstres d'amour" qui "aiment à la vie et à la mort", jusqu'à détruire, dévorer. L'entrée en cérémonie dans un demi-cercle de bougies n'atténue rien de la violence de l'engagement qui suit. Je croyais pourtant être blasé. La mise en scène goute à tous les langages jusqu'à la boulimie, et il y aurait de la vidéo à laisser. Mais pourquoi s'en étonner? C'est un appétit salvateur, dans l’excès. L'expression d'une sensibilité qui affleure, autour de la difficulté d'être et d'aimer.
Monstres d'amour de Rebecca Chaillon, vu au Théâtre Paris Villette le 12 mai 2016
Guy
photo avec l'aimable autorisation de la compagnie