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  • Le sacre d'été

    C'est le solstice, soudain, c'est l'été. Comment, encore maintenant, s'y relier? Alors qu'on ne sait plus lire le vent, le soleil, les saisons, le temps, tout ce que la modernité a déréglé. Le corps collectif invoque pour ce passage un rite sensible, joyeux, animiste. D'abord une agitation, une énergie électrique, comme reçue d'en haut, qui circule et se réverbère sur les postures ouvertes, sur les vêtements aux couleurs légères, elle s'équilibre ancrée à terre, vers les profondeurs buto. Les corps font masse, ça remue fort et transforme, mais libéré de l'utopie d'un retour en arrière vers des célébrations anciennes. Pour ce nouveau rite, notre mémoire collective est réconciliée, du ballet classique à la pop culture d'Elvis et Janis jusqu'aux transes technos. Dans les blés, de la joie, du désir, de la langueur, de la canicule mais plus besoin de sacrifice aux Dieux, seule l'offrande des fruits de la terre par des nymphes et faunes vêtus de fraîches branches et feuilles.
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    That's all right Mama par le corps collectif vu à Mains d’œuvres le 20 juin 2018
     
    Guy
     
    Photo © Le Corps collectif Tadzio, 2018 avec l'aimable autorisation de Mains d'oeuvres​

  • Surprises

    Si l'on pensait venir ici, voir Danse élargie, pour échapper à la coupe du monde, c’était en vain. Natacha Steck refait le match France-Croatie, en version chorégraphie avec discours de vestiaire en prime. Enjeu et curiosité: ressentir le rapport premier et affectif de la chorégraphe avec ce sport. Sans, heureusement, qu'elle le représente: elle transpose en mouvements, disciplinés, rythmés, ce que le foot porte de frais et collectif et ce qu'il permet d'échappées individuelles, de brefs morceaux de bravoure.
    Danse Élargie est un concours pour jeunes compagnies, je découvre cet après-midi cinq propositions de 10 minutes, sans rien savoir à quoi m'attendre. Avec pour conséquences d'être dérouté, parfois loin de mes bases, en langage inconnu. Tel celui de la house danse d'Ousmane Sy, mais le dynamisme et la féminité des 7 interprètes de Queen Blood m'enthousiasme. Est-ce faute d'un temps suffisant? La narration de l'histoire familiale de Kwame Asafo-Adjei (Family Honor) m'égare, l'utilisation théâtrale et abrupte de la danse hip-hop m'installe cependant en anxiété.     
    Dans ces formats réduit, les œuvres les plus simples ne se sont -elles pas les plus efficaces? Elles ouvrent. Less is more, pour élargir nos pensées. Mur/Mer d' Elsa Chène laisse beaucoup de place à l'imaginaire, alors que les nombreux participants en tenue de bain viennent lentement s'installer sur une plage mentale, face à l'écran du possible ou du néant, dans l’ambiguïté de leur immobilité. Pour représenter l'humanité entière Mia Habib (All- a physical poem of protest) met en mouvement une quarantaine d’interprètes. Femmes et hommes, Jeunes ou vieux, ils sont nus en leurs corps ordinaires, ils tournent comme le monde, migrent peut-être, ou protestent. Grave et étourdissant.
     
    C'était Danse élargie (1ere partie des finales) vu le 17 juin 2018 au Théâtre de la Ville-Espace Cardin
     
    Guy

  • Autrement

    L'érotisme s'impose inattendu dans un nuage de fumée, s'appuyant sur béquilles et orthèses, une puissante sensualité. D'entrée Lila Derridj prend le pouvoir, sur le regard et sur tous préjugés. Enjoué, le corps corseté se libère du métal et du cuir en un singulier strip-tease. S'affirme hors-normes. Impose ses propres règles, sa dynamique, sa physicalité, son équilibre. Au sol nulle vulnérabilité: de la fantaisie, du dynamisme, de la joie, des rêveries. L'évocation chantée d'origines de l'autre coté de la méditerranée. Se déploie libre ici un autre vocabulaire chorégraphique, premier manifeste vers d'autres promesses.

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    Une Bouche de Lila Derrijd vu au Générateur de Gentilly le 4 mai dans le cadre de Perfs et Fracas

    Guy

    photo Thomas Barlatier avec l'aimable autorisation de Lila Derrijd