Principe: les danseurs se coulent dans les moules d’œuvres musicales déjà abouties, en explorent les possibilités, en repoussent les limites. A chacun son approche, sa stratégie, son appropriation. Les sons nous entourent, mais la physicalité s'impose tout autant, dans toutes ses dimensions. Vincent Laubeuf installe un imaginaire puissant, des bruits et conversations, des rumeurs d'ailleurs. Eli Farmaki s'y fraie un chemin sensible, sur elle-même tourne lentement, s'y glisse humblement, se laisse colorer de sons.
Teddy Ramasike sur la puissante composition de Jacob Elkin décline un vocabulaire du buto dans ses fondamentaux-mais est ce trop? - le pathos comme une malédiction.
Même prise de contrôle par Tina Besnard sur la musique de Benoit Bories, sa composition est forte et saisissante, m'emmène dans des territoires d'effroi.
Juju Alishina rentre en belle résonance avec le récit musical d'Ivan Magrin Chagnolleau, des respirations oppressantes au son des gouttes d'eau. Son costume de pluie, et sa danse vive, en complémentarité.
C'était la session 1 du festival 2018 En Chair et en Son (rencontres buto et musique acousmatique), avec Incarnations, Until I become nothing, Le corps contraint, Aerial 01 au Cube, le 25 octobre 2018.
Guy
Photos par Fabrice Pairault avec l'aimable autorisation du festival