On arrive bon dernier pour découvrir Nightshade. Cent fois déja découvert, tout à fait plus que nu, strip-teasé lignes après lignes. Considéré avec soit tout l'enthousiasme du Tadorne, soit avec tout le recul de JD. Embarras. Les polémiques sur-exposent l'objet, éclairé sous tous les angles et par toutes les problématiques. En vrac: ambiguïtés des rencontres entre chorégraphes et professionnels et leurs risques de pudibonderie et condescendance, difficulté de situer la chose ou pas du tout dans le champ artistique, pression sur le spectateur renvoyé à un statut de voyeur, banalisation de l'érotisme, etc..., etc..., etc...., etc.... On en tellement lu qu'il nous semble déjà avoir tout vu. Donc, on aborde l'expérience elle-même un peu collet monté, bras croisés, comme resté au vestiaire, sans avoir pu se dépouiller de toutes les idées déjà faites. Et puis on se gèle à la Villette.
Mais après vingt minutes et deux numéros, ce constat s'impose: il y a ici nul concept, tout juste un fil rouge. Comme dans les vieux films à steckches: il y avait Louis Malle, puis Vadim, puis Fellini. Ou Woody Allen, puis Scorsese. Donc ce soir à la suite, bien rangées, hermétiques, 7 performances, mis en scène par 7 chorégraphes contemporains-et à chacun son style-, interprétés par 7 professionnel(le)s du strip tease. 7 projets et 7 approches. Seul l'orchestre reste le même. Ne cherchons pas à distinguer un tout, ne regardons que les parties. Aucune loi générale à en tirer.
Préalable- puisque qu'il y a un point commun quand même- qu'est ce que le strip-tease? Relisons Barthes et Verrièle. Et rappelons juste que le contrat entre artiste et spectateur consiste implicitement en une promesse dont chacun sait qu'elle ne sera pas tenue: la danseuse/le danseur prendra tout son temps-utilisera beaucoup d'artifices- pour retarder le moment, où elle/il ne montrera que peu, et très brièvement.
Sept spectacles à raconter, c'est beaucoup.
Envoyons se rhabiller Eric de Volder (trop brumeux), Johanne Saunier(trop leger), Wim Vandekeybus (trop confus)...
Ca fait trois de moins, en reste quatre à déshabiller. On monte la lumière, on enlève son blouson, mais jusque là on a rien montré... demain promis!
Guy