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ann liv young

  • Blanche Neige et le sexe explicite: toute la vérité

    On s’est engagé hier à tout dire sur SNOW WHITE d' Ann Liv Young, au Théâtre de la Bastille, et sur les raisons de l'interdiction de ce spectacle aux mineurs.

    medium_reportage_02.jpgTout dire. 

    Sans rien cacher.

    Donc disons tout.

    Avec objectivité, avec déontologie, avec méticulosité.

    Dans le fichier texte qui suit sont décrites de manière trés explicites des actions à vocation artistiques exécutées en direct par des danseuses sur la scène du Théâtre de la Bastille devant le public, et qui reproduisent à l’identique certaines pratiques sexuelles, ce qui nous oblige à déconseiller-à défaut de pouvoir en interdire l'accés- la lecture de ce texte aux mineurs de moins de dix huit ans, ainsi qu’à toutes les personnes que de telles descriptions pourraient offenser en raison de leur sensibilité, de leurs convictions, de leur histoire familiale et personnelle, de leur orientation sexuelle ou de leur religion.

    Les personnes qui, aprés avoir pris connaissance de cet avertissement, décideront de lire ce texte, sont priées de cliquer sur les liens lignes suivantes, et s'engagent d'avance à ne pas rechercher la responsabilité du rédacteur si elles estiment par la suite avoir subi un préjudice moral ou psychologique du fait de cette lecture. 

    Tous_les_details_sur_la_scene_de_sexe_de_SNOW_WHITE.2.doc 

    On espère qu’après ces descriptions on aura autant de visiteurs sur ce blog qu'il y avait hier de spectateurs au Théâtrede la Bastille. En tout cas on aura été aussi prudent que le Théâtre.

    Ceci posé, si l'on s'efforce ne pas considérer uniquement l'aspect "sexuellement explicite" du spectacle, sans en pouvoir84738235f0dc018a690337d4bc802382.jpgs'en abstraire non plus, car il est consubstanciel à la pièce, il faut bien admettre que, pour une fois, le Monden'avait pas tout à fait tort. Même si c'est sûrement pour de "mauvaises" raisons! Il nous reste la seule consolation de donner tort à Libération.

    C'est tout de même plus court et distrayant qu’une performance de Vera Mantero, mais il n’y a pas grand mérite à ça. Les thèmes que l'on peut exploiter autour de Blanche-Neige sont quand même riches et variés, on se souvent avec fascination d'un "Cas Blanche Neige" vu l'an dernier.

    Mais tout est ici considéré à travers la longue-vue souvenir de Disneyland, même reconvertie en godemiché. Ann Liv Young reproduit à l’identique, avec les apparences de l'enthousiasme et sans suggérer le moindre recul critique, les manifestations diverses de la sous-culture mondiale ambiante: chansons populaires, objets populaires, danses, récits naïfs ou familièrement pornographiques. Est ce une démonstration par l'absurde?

    Les jouets de grande consommation jonchent la scène. Le fameux sex-toy introduit plus tard en est une déclinaison adulte, en voie de banalisation. Blanche Neige hurle "Le Lion est Mort ce Soir" en boucle, à s'en ruiner les cordes vocales (notons qu'elle chante en français, ce qui est plutôt courtois pour l public), comme un credo naïf. Le vocabulaire chorégraphique semble emprunté aux clips des chaînes musicales 15-25 ans. Heureusement soutenu par une energie néo-punk primale, le sol martelé à grands coups de godillots, l'air brassé par de martiaux mouvements d'avant bras, style qui s'accorde d'ailleurs assez bien avec la physionomie plutôt robuste des interprètes. De l'exagération, de l'audace- on  fera crédit à A.L.Y. de ne pas être si audacieuse et de de ne pas s'engager si physiquement dans son projet par seul opportunisme et besoin de promotion. Mais toujours pas de distance entre le sujet et la représentation, pas d'enrichissement du sujet, peu de plus value artistique. 

    Posez-les toutes trois sur un char, vous aurez presque un spectacle chanté et dansé pour une parade de Disneyland, à quelques détails prêts. 

    Avec moins de détails à changer qu’on pourrait le penser.

    c'était Snow White d' Ann Liv Young , au theatre de la Bastille

    Guy

    P.S. : A lire, le point de vue-infiniment plus enthousiaste!-de JD

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  • Ann Liv Young: Blanche Neige sous surveillance

    On est prévenu.

    Mais de quoi au juste?

    C'est que le Théatre de la Bastille a diffusé, par courrier envoyé aux abonnés et par affichage sur son site internet, un  communiqué hors du commun, concernant "Snow White" d'Ann Liv Young.

    medium_Ann_liv_Young.jpgCe texte est si remarquable qu'on le reproduit ici in-extenso: "En l'état actuel du travail, nous vous informons que le spectacle comporte des scènes explicitement sexuelles, qui nous obligeront, au regard des réglementations, à en interdire l'accès aux mineurs de moins de moins de dix-huit ans."

    Tout à fait surprenant, et à plusieurs titres.

    Car ce genre d'avertissement est très inhabituel sous nos latitudes. Seules quelques rares salles de spectacle prennent l'initiative de renvoyer le public à ses responsabilités- mais sans rien interdire- en avertissant ce public de scènes de violence ou de nu. Qui, de manière générale '"peuvent choquer certaines sensibilités". Ces scènes ne sont pourtant pas rares dans les spectacles qui se définissent comme contemporains. Depuis la polémique d'Avignon d'il y a deux ans, on ne peut plus faire semblant de l'ignorer. Encore que... Mais n'anticipons pas.

    Cet avertissement surprend d'autant plus qu'il émane du Théatre de la Bastille, où sont présentées chaque saison des productions- de J.M. Rabeux et bien d'autres- plutôt moins qu'ailleurs pudibondes. Devant un public, d'après nos quelques souvenirs, toujours adulte du premier au dernier rang. Mais peut être les scènes les plus audacieuses de ces spectacles passés n'étaient elles pas vraiment "explicitement sexuelles"? Peut être existe-t-il des critères techniques et objectifs pour en décider? Un code Hays du spectacle vivant?

    Car quelles sont au juste les "réglementations"derrière les lequelles s'abrite le Théatre de la Bastille pour expliquer cette interdiction aux mineurs? A notre connaissance, ces reglementations, évoquées par ce pluriel si vague, n'existent tout simplement pas, en matière de spectacles de danse ou de théâtre. Qu'on le déplore ou qu'on s'en félicite. Liberté artistique contre ordre public: score 1-0. Ou plutôt victoire par forfait, l'ordre public regarde ailleurs. Et laisse en paix "l'élite culturelle", se livrer en paix à ses distractions habituelles.

    Pourquoi la direction de la salle ne reconnaît elle pas alors ouvertement que cette décision -justifiée ou non- est la sienne? Non, elle se dit "obligée".

    Evoquer enfin "l'état actuel du travail "est délicieusement évocateur. comme quoi l'art vivant est un monstre imprévisible, incontrôlable. On imagine l'organisateur qui observe les répétitions par l'entrebâillement de la porte, et ce qu'il a cru voir, et qu'il n'ose évoquer- des scènes "explicitement sexuelles" en tout cas- justifie d'en protéger les mineurs. S'il se garde bien d'intervenir sur l'objet en lui-même, au moins peut il en contenir l'exposition.

    Quoiqu'il en soit,la journaliste de Liberationest, elle-aussi, venue aux répétitions. Et en est ressorti suffisamment intéréssée pour en rendre compte dans son édition de lundi dernier, le jour de la première On nous promet du cru, on apprend que le travail est toujours en cours, que tous les objets présents ne seront pas retenus- c'est assez suggestif- et que la chorégraphe, bien qu'américaine, est opposée à Bush: on respire.

    Est ce à la suite de cet article, que la billetterie est "prise d'assaut" selon Le Monde, paru deux jours aprés?

    La journaliste du Monde de nous expliquer qu'Ann Liv Young est "complètement inconnue en France", qu'elle n'a que  25 ans, que le spectacle ne dure que 40 minutes- qu'il "tire vers le bas". Et que d'alleurs la "minute sexe (...) risque" -c'est un brin contradictoire- de "frustrer ceux qui sont venus pour ça".Et qu'en plus Ann Liv Young chante faux. Tout donc pour dénier à la chose la moindre valeur artistique, avec une instance qu'on commence à trouver suspecte. Punition?

    Et surtout, la journaliste de deviner chez l'équipe du théâtre: "un malaise (...) et pas mal de suspicion sur les mauvaises raisons du succés d'une pièce avant même la première."

    Diable! C'est sûrement au "Monde" de nous expliquer quelles sont les "bonnes" raisons et les "mauvaises" raisons d'aller voir un spectacle. Celà donne envie de relire avec un nouvel oeil les critiques passées du Monde, relatives à d'autres spectacles que l'on pouvait sans doute juger audacieux. Peut-être la première de ces mauvaises raisons est elle de lire "Libération".

    Mais, pour revenir au tout début, pourquoi, cet avertissement diffusé par le théâtre?

    Le "Théatre de la Bastille"a-t-il du refuser des inscriptions en masse de bambins innocents, abusés par le titre, révant de douces princesses? De mamies chevrotantes, pressées de fêter d'avance Noël avec leurs petits enfants?

    Et pourquoi ensuite cette polémique?

    Alors que les acteurs et actrices des pièces de Rodrigo Garcia, pour ne prendre que cet exemple, peuvent uriner nus sur la scène de la Cité Internationale, sans faire retentir un tel écho. Est ce parce que l'attention s'est focalisée dés le communiqué du départ sur le coté supposé scandaleux de la chose, qu'on ne peut désormais ne parler que de cet aspect? Et que tout le reste est inaudible désormais? Et jugé à cet aune ? Le sexuel s'est manifesté avant l'artistique, au lieu d'avancer sagement dans son ombre. Dangereuse impolitesse!

    Ou peut-être les nouvelles icônes culturelles que l'empire Disney s'est appropriées sont-elles devenues aussi intouchables que les icônes religieuses d'autrefois? On peut se le demander en lisant cette réaction indignée.

    Ou alors, montre-t-on vraiment sur la scène de la Bastille des actes sexuels qu'on ne saurait montrer ? Et explicites, à un degré insupportable?

    On le saura surement ce soir.

    Et on dira tout demain....

    Tout !

    Guy