Depuis 10 jours on se parle tous par écrans- familles, amis, professionnels, étudiants- ce soir la performance se trouve un chemin là dedans, et fait la nique au confinement. Ose. Rendez-vous sur ZOOM dans un Générateur virtuel, qui agrège en mosaïque les espaces personnels des performeurs chez eux.
Évidemment au début ça balbutie -et tant pis- ça cafouille, chacun dans son coin, distancié. Les règles sont à réinventer avant de les enfreindre: belle confusion, avec la voix des spectateurs qui ont oublié de couper le micro. Tous réduits en cadre fixe et en deux dimensions, comme au début du cinéma, comme nos vies en ce moment.
L'espace virtuel s'organise, une quinzaine de petites fenêtres s'ouvrent pour qu'on s'y engouffre. On dirait la façade d'un immeubles, rideaux ouverts sur autant de scènes vivantes. On réagit à ces invitations , et l'on zoome d'écran en écran comme on arpenterait la salle du Générateur pour s'approcher d'une performance ou d'une autre. Propositions bavardes ou laconiques, visions inexpliquées, belles, loufoques, dans les salons, chambres, couloirs, escaliers ou salles de bain, sans dessus-dessous. Chants, dessins, corps immobiles ou en mouvement. Ou juste le regard attentif de spectateurs dont la camera est allumée. Tous unis par la volonté de ne pas renoncer.
On sourit. Et le moment est aussi émouvant à la mesure de ce qui manque, à la mesure de la frustration de ne pas pouvoir plus s'approcher, une promesse d’après.
Zoom Your Frasq sur l'application Zoom par les artistes du Générateur, le 29 mars 2010.