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  • Les histoires d'amour finissent mal (finissent mal, mal, al..)

    Les histoires d'amour finissent mal, en général, et ce depuis que le Monde est Monde. En tout cas depuis bien avant la chanson, depuis les Métamorphoses d'Ovide (43 avant J.C - 17 aprés J.C.) , au moins.

    medium_fond_echo.jpgSurtout quand l'histoire est unilatérale, telle la passion d'Echo pour Narcisse.

    Echo: "La nymphe qui ne sait ni se taire quand on lui parle, ni parler la première, la nymphe qui répète les sons".Echo, brûlée de désir, qui répète les paroles de Narcisse. Echo qui, rejetée par l'être aimé, se laisse dessécher, jusqu'à ce qu'il ne reste d'elle que la voix, et les os sous la forme d'un rocher.

    Clémentine Baert joue Echo, elle chante et danse le rôle aussi. C'est beaucoup à la fois, et c'est peut-être trop pour ne pas toujours éviter de sembler, techniquement, maladroit.

    Mais au final elle est Echo, larmes aux yeux et émotion à fleur de peau. A cause de cela sans doute on se laisse attendrir, comme à chaque fois quand on écoute une telle histoire, même si l'histoire, surtout celle là, est un peu usée. Mais la ruse du théatre est de toujours nous faire croire à sa nouveauté.

    On se laisse donc attendrir malgré tous les partis pris esthétiques caractéristiques de ce théatre blanc, ce genre de medium_02-echo.jpgthéâtre qui considère dangereusement les mécanismes transparents de sa propre abolition. Le théâtre etait blanc ce soir. Mais malgré cela, Clementine Baert etait Echo.  

    Il existe un théâtre rose bonbon, robe de chambre de mousseline, escaliers roccoco, et répliques appuyées, pour les vieilles et les théâtres à l'italienne. Un théâtre rouge, teinté des obsessions scato-hémorragiques des nouveaux maitres flamands. Un théâtre gris, verbeux, qui montrent ceux qui attendent, qui rassemble tout le monde dans les brumes de l'ennui. Un théâtre noir aussi, des costumes aux rideaux, tragique, intransigeant, acéré, intense, acétique, tranchant, émacié, un théâtre de moines soldats.

    Ce soir le théâtre était blanc. Comme la scénographie, comme le fond d'écran et le tapis de scène. Aussi immaculés qu'un restaurant de Philippe Stark, ou un loft de Madonna. Avec quelques accessoires post modernes: torches-néons, guitariste live, panneau de plexiglass, voix off et projection video. On pourra en juger en video ici. Autant de signes censés tenir à distance l'émotion?

    Mais pas ce soir pourtant.

    A Mains d'oeuvres, et encore pour quelques soirs.

    Guy