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Danse entravée

Le pari est risqué que de pratiquer une danse sous contrainte, ici littéralement: c'est-à-dire jambes, ou bras, liés. Oui, je distingue bien un effort vers des gestes nouveaux. Mais la danse me semble rester prisonnière, comme si la créativité ne parvenait pas à totalement se libérer de ces chaînes volontaires. Pour commencer, une sirène se meut par bond de carpes. Surprend. Se trouve de nouveaux chemins, mais qui toujours ressemblent à d’impossibles évasions, jusqu’à s’épuiser. Son regard prend le relais, son corps ruse, tronc, joue avec nos perceptions, va nous faire puiser dans nos banques d’images sociales. La danseuse commence à nous attirer jusqu’à nous faire accepter de nouvelles anormalités, aussi tendres que des images de Freaks, apprivoisées par l’acte artistique. Mais l’idée s’enlise peu à peu, frustration. La deuxième femme a les bras entravés, ses talons hauts et sa cambrure font glisser notre perception d’elle vers un archétype de femme objet. Là encore, dans l’inconnu des gestes, mais rassemblées autour des repères plus convenus- symboliques, vestimentaires- s’impose une image possible, celle- quelque part entre vulnérabilité et séduction -d’une prisonnière. Puis je la perds.

C’était Inedito de Luigia Riva, au colombier de Bagnolet.

Guy

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