Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Ile sans tentation

C’est un dispositif quadri frontal. C'est-à-dire qu’on serait comme au zoo tout autour de la cage, à disséquer les mœurs de primates au milieu (sans se moquer d'eux, ce serait incorrect). Encerclées par nos regards: quatre femmes nues sauf leurs shorts et perruques (blondes forcement), leurs neurones évaporés de toute évidence.

 

GirlsGroup2.jpg


Images si marquées, sur-codées, que les clichés sexistes ne peuvent dés lors s’appréhender qu’au x-ième degré. Constatation: elles sont. Juste à un état très élémentaire. Arrivées à un cul de sac de l’évolution? Tels des animaux qui survivraient sur cette ile du paradis, hors du temps, sans d’autres soucis que de satisfaire des besoins élémentaires. Lécher des glaces avec des langues postiches, s’alimenter de junk food, téter des ballons avec d’impressionnants bruits de succion, se maculer de peinture, se laisser entrainer par le mimétisme du groupe. Si c'est le paradis, le serpent est parti. Les gestes sont vagues et les regards vides. Ou remplis de morosité. Je suis impressionné par le travail des interprètes: à ce niveau là, la vacuité ne s’improvise pas. Le vide est à force contagieux, quelques fous rires nerveux. Ou l’on s'interroge sur sa place de spectateur comme écrit sur le programme. Le public, pourtant libre de bouger, reste tétanisé. Avec une brève séquence culottes tombées aux pieds, il nous est proposé d’aller jusqu’au bout du voyeurisme. La bande son diffuse des souvenirs, au mieux de civilisation, sinon de consumérisme, auxquels les interprètes réagissent. Il y avait donc un avant. Et maintenant la régression. Je pense aux "élois" du roman d’H.G. Wells. Ou nous pourrions être en train d’assister à la diffusion en direct d’un reality show muet et mutant, tendant vers un contenu néant. Les personnages livrés de tous cotés aux regards dans l'accomplissement de toutes leurs fonctions, agités sans conscience ni logique de restes de gestes sociaux ayant perdu leur raison d’être: des pas patauds de danse, les postures indolentes d’une sexualité anesthésiée. Le projet est plutôt cohérent, mais j’en ressors hébété, ni plus intelligent, ni plus élevé.

C’était PI Paradise Isle, installation performance de Mrx et Mrj - Fanadeep, ce mardi soir encore au Théatre de Vanves dans le cadre d’Artdanthé.

Guy

photo avec l'aimable autorisation de fanadeep

Les commentaires sont fermés.