A quoi sert la danse? A permettre d’entrevoir des forces invisibles, de nouvelles lignes au long desquelles l’énergie circule? Sur scène, ces lignes dans l’air sont matérialisées: deviennent-elles des liens qui entravent, ou des liens qui relient? La chorégraphe Sandra Abouav se tient campée sur ses pieds au centre, dans l’œil du cyclone, fétu de paille pile au milieu du grand tourbillon- peut-être en est elle elle-même la source… Le corps se tend, se plie, revient à son l’état initial. Se reconstitue en mémoire de forme, le temps aussi est un cercle.
Dans un maelstrom de sons et musiques empilés, je ressens une brusque ivresse, ou une fatalité, je la crois au perdue monde et elle m’emporte dans ce vide. Puis elle me semble à l’inverse en pleine communion avec des forces la traversent, des forces qui préexistent. Elle retrouve mobilité et liberté, se développe en une profusion de sensations. Ailleurs on découvre entre énergie et matière de nouvelles particules, ici avec la pensée, le mouvement fait le monde. Hélices, pièce en devenir, prolonge en idées, maitrise, intensité, Slide, et me fait renverser mon point de vue, ressentir maintenant convergence plutôt que résistance.
C'était Hélices de Sandra Abouav vu à Point Ephémère dans le cadre du festival Petites (d)formes cousues.
Guy
A suivre....
photo par steve Appel avec l'aimable autorisation de la compagnie.