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  • A l'école du corps

    Ce soir là, j’assiste à une nouvelle leçon à l’université libre du professeur Carlo Locatelli, c’est au Regard du cygne. J’ai révisé mes notes de la dernière fois : l’anatomie et la dynamique à l’œuvre sous la peau dans sa fascinante complexité, les mécanismes, les systèmes et équilibres. Prêt maintenant pour un changement de perspective, dos à l’occident, regard tourné vers les orients, ouvert sur d’autres cultures qui régénèrent notre rapport au corps oublié. Le prof commente, et sur l’écran les images défilent, modernes ou millénaires, indiennes, chinoises, tibétaines. Ce corps subtil s’habille de nouvelles logiques, en accéléré: chakra, lignes de forces, ying, yang. Mon corps aussi, le mien, pour une redécouverte. Sans croire à nouveau au pied de la lettre, pas de conversions ni recettes. Mais reconsidérer de nouvelles pistes avec curiosité, même si la leçon de ce soir manque un poil de pratique. La danse s’impose ensuite en blanc et noir, en opposition et harmonies, en masculin et féminin qui interagissent subtilement. Quelque chose vibre dans l’air, peut-être. Je m’arrête là, c’est bientôt l’heure du yoga.

    C’était Le Corps subtil, conférence dansée de Carlo Locatelli, vue au Studio du regard du Cygne.

  • Danses en forme- partie 1

     

    Pour ceux qui veulent découvrir le tango contemporain: Tango Obstinato revient demain au théatre de Vanves.

     

    rediffusion du texte mis en ligne le 23 juin 2012

     

    A quoi sert, toujours, encore, la danse? La réponse de la compagnie Keatbeck prend la forme d’une contre-utopie, habillée d’un futurisme blanc très début 70’s. La danse permet de réanimer les émotions dans un monde où elles se sont taries. Guidé par un duo d’assistants, l’un muet, l’autre maniant la novolangue, le spectateur est invité à participer à l’expérience. Il choisit son programme dansé sur un pupitre de commandes: désir, peur, surprise… Pièces maitresses de cette dancing box: quatre danseurs programmables- deux filles et deux garçons- automates sujets à pannes et dérèglements, qui performent cette émotion autour du spectateur en cure… Le concept est ludique et étonnant…  à un point que j’ai du mal à me concentrer au centre sur la danse et l’émotion elle-même.

    danse,point ephémère

    A quoi sert aussi la danse ? A brouiller les repères, mélanger les formes, traditions et nouvelles sensations. Quand on me dit Tango, je pense à tort ou à raison, poussière et répétition... Ce Tango Ostinato revendiqué contemporain m’étonne, les vieilles partitions sont littéralement chassées des pupitres. Le couple de danseurs se poursuit en un jeu du chat et de la souris (mais qui est qui ?), dans un labyrinthe de relations sous-entendues. Regards en coin, frôlements et rêverie, sensualité contenue, quant-à-soi et rebondissements… Le temps s’étire au rythme de notes graves de violoncelle rondes et organiques, sur la dynamique d’une danse élastique. Dans un monde au ralenti, d'émotions intenses et contenues, tout est possible.

     

    E vento tango 2--photo-Caterina Santinello.jpg

     

    Un autre couple, quant à lui s’essouffle vite. Le Cri de la Gazelle fait la démonstration que la complète nudité est parfois lourde à porter. Faute de vision, de l’érotisme il ne reste ici que ruines: vulgarité et platitude. Sous une lumière d’aquarium, quelques poncifs: le mâle chasse la proie féminine qui se pâme et feint de résister. Extinction de voix.

    C'était Dancing Box de la compagnie Keatbeck, Tango Ostinato (extrait) de la compagnie Abrazos et le Chant de la Gazelle de la Compagnie Technichore, vus à Point Ephémère dans le cadre du festival Petites (d)formes cousues.

    à suivre...

    Guy

    photos de Régis Pennel avec l'aimable autorisation de la compagnie et de Caterina Santinello avec l'aimable autorisation de Point Ephémère.