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Sous les soleils noirs

Perrine Valli manipule les symboles avec légèreté, l'air sage de ne pas y toucher, juste les poser là, mais de tout leur poids, à nous d'en tirer des conséquences. Elle, constante dans l'économie sereine de ses gestes, en une géométrie apaisante et assurée. Ni affect ni effet de crescendo. Pourtant, il y a une transe, portée par la monotonie d'un thème percussif, lente mais même lancinante. A la manière d'une cérémonie, la pièce s'irrigue  d'un texte d'Artaud qui relate la danse du tutuguri: rite du soleil noir chez les indiens de la sierra taahuma. Ce point de départ imprime la scénographie: un cercle formé par six croix, ici formés de papiers où s’inscrivent des mots relatifs à Dieu. Cette inspiration installe un mystère qui ne pourra être résolu. Mais quand six danseuses rejoignent la chorégraphe- pour atteindre le nombre de participants de la cérémonie indienne, s'installe en toute évidence une puissante sororité. Leur ronde sans fin m'enivre. Ensemble elles font forme avec force, brisent le cercle des mots religieux, dispersent ces papiers comme autant d'injonctions, elles détachent leurs cheveux. A cet instant, j'ai le sentiment que Perrine Valli me parle de libération.

La danse du Tutuguri de Perrine Valli, vu le 10 septembre 2016 au Centre Culturel Suisse dans le cadre du festival Extra ball.

Guy

 

 

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