Au Générateur on souffle 10 bougies. Anne Dreyfuss y invite la poésie sous toutes ses formes. C'est exactement de cela dont il s'agit ici, de la poésie à nous faire voyager loin dans ce lieu. A commencer avec les images loufoques, mobiles et hallucinées des scopitones... Puis surprend, poétique à laisser bouche bée, la rencontre de tous crins, ceux du violon réputé civilisé de Théo Ceccaldi, ceux du cheval dompté mais puissant, si puissant. L'amazone, Netty Radvanyi est posée sereine, le cheval impose son incroyable présence, si beaux tous deux, liés. Le peintre Vincent Fortemps revient aux origines: l'argile sur leurs corps nous ramène loin en arrière. Sous la projection d'images brouillées le cheval devient zèbre, et nous explorons des cavernes inconscientes.
Jean François Pauvros et Didier Malherbe nous offrent de la musique qui devient poésie, de l'inédit, toutes textures brassées. On peut, incrédule, les regarder, l'un caché sous ses cheveux, qui parle à travers sa guitare et attaque les cordes sous tous les angles, l'autre, coloré, qui souffle dans tous ses instruments d'ici et surtout d'ailleurs. Ou l'on peut s'étendre yeux clos et voyager-ici c'est un lieu on l'on se pose où l'on veut- pour vivre autrement les paysages que racontent les deux voyageurs. Il y volent très haut en improvisations. Ils dialoguent en liberté, en vibrations électriques et acoustiques, chants et loufoquerie, et nous emmènent, en exotisme ou dans des lieux paisibles. Le tissu de mes pensées effiloche,comme les notes elles vont et viennent où elles veulent.
C'était la Nuit blanche au Générateur en ouverture de Frasq, avec Les scopitones de Laurent Melon, À tous crins avec Théo Ceccaldi, Netty Radvanyi, Vincent Fortemps et Arto, le concert de Jean François Pauvros et Didier Malherbe, et (pas vu) C.O.L.O. de Bino Sauitzvy & Cyril Combes.
Guy
Frasq, le festival de la performance continue jusqu'au 22 octobre.
photos GD