T.R.A.S.H., à dire vrai, j’appréhendais. Ses chutes, ses chocs, encore… répétés au risque de la dispersion. J’appréhendais à tort. Le discours s’est renouvelé. Mais l‘âpreté demeure, une énergie utilisée avec intelligence, et qui sous mine le propos apparent, l’esthétique des gestes. Ce que les deux danseuses exécutent pourrait être un discours sur la féminité. Avec l’opposition entre la beauté et le grotesque souligné de perruque et traits de fards. Le violon tend des boucles dures et sèches, les deux interprètes récitent express et sans ciller le catalogue à l'unisson, du classique au foxtrot. Mais c’est pieds dans l’eau, elles y luttent, glissent et chutent. Sur terrain instable, la danse est en danger, ainsi les clichés. Elles en émergent, rebondissent de plus belle, portée par cette tension l’énergie fuse en sauts. La danse est en sursis, au bord du vide, la fête belle et triste.
We must be willing to let go de Kristen van Issum vu au Théâtre de Vanves dans le cadre d’ Artdanthé le 29 janvier.
Guy
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Pork in Loop vu en 2007, déjà à Vanves
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Photo de Lisa Klappe avec l'aimable autorisation de la compagnie