Nous ne sommes pas encore le 14 juillet et ce n'est pas un feu d'artifice pour commencer. Ni un âne bientôt, dans le rôle du maître de cérémonies, pas plus après des lapins ambigus. Cela ne ressemble à rien de bien défini- tant mieux- femmes de cuirs, animaux ou présences entre les deux, qui bougent comme dans un rêve, toujours éveillé, même souvent agité, avec ses surprises, ses petites angoisses et ses stridences, entendues et dansées. Des séquences d'abord tête basse et bras ballants, puis inquiètes et saccadées, ensuite qui se prolongent en duos monstrueux, courses et poursuites, en rondes endiablées, vers plus de fluidité. Dans cet exercice il y a bien des pieges, mais qui sont évités. La charpente ne se laisse pas deviner, et l'interdit n'est pas dit. L'important est qu'on ne se réveille jamais vraiment, plongé dans l'onirique. Ce n'est plus toujours de la danse et ni du théâtre, non plus. En tout cas d'un humour cru et d'une belle énergie. Pas loin du meilleur de ce qui se situe aux croisements flous d'un voyage halluciné qui dure, dure, de rencontres en rencontres. Les paysages défilent sur l'écran comme les transparences derrière les acteurs des films d'avant, avant qu'y soient proposés des échos du mouvement.
C'était (la semaine dernière) Pont Courants de Laura Simi et Damiano Foa- Compagnie Silenda, dans le cadre du festival, "Nous n'irons pas à Avignon", à Gare au Théatre.
visuel: site Gare Au Théatre