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Les forces de l'esprit

Vraie – fausse conférence ou tours de passe-passe? Tout est ce soir joué, décontracté, mais tout est pourtant vrai. Laurent Bazin et ses complices nous ramènent image par image dans le Paris de 1870, alors que l’art de la photographie est jeune encore et que le spiritisme fait fureur. De là à croire que le « dégagement moléculaire » du « fluide » des médiums puisse faire une forte impression sur les plaques photographiques, et que s’y fixent les images fantomatiques de nos chers disparus…. Un certain Edouard Buguet excelle alors dans ces exercices d’apparitions-souvenirs, pour le grand réconfort des inconsolables. Mais que se passe-t-il vraiment dans sa chambre noire? On le saura à son procès…ou non.

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On n’en croit pas ses yeux… pour autant les acteurs-performeurs-conférenciers nous dissuadent à raison de trop rire de la crédulité de nos aïeux. A chaque époque ses pièges à illusions. Notre ère du vertige numérique nous sature de nouvelles images, manipulations, hoax et théories de conspiration plus vite que nous apprenons à les décrypter. En pleine campagne électorale, c’est une leçon qui tombe à pic. Mais en politique comme au théâtre, nous venons avec un peu d’esprit critique mais surtout beaucoup l’envie de croire. Le spectacle a l’intelligence et la sensibilité de laisser la voie libre à l’onirisme, laisser les fantômes revenir par surprise. il y gagne profondeur et sens. Il y a plus ce soir que de la démystification. A force de danse, d’ombres et de lumières la magie revient par l’autre porte, pour prendre la place que nous décidons de lui laisser. Invités à participer aux expériences, nous rentrons dans l’image, l’imaginaire libéré de la superstition.

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Enfant, je croyais dur comme fer aux monstres de Jason et les Argonautes. Bien des années plus tard je vois Ray Harryhausen sortir sur scène d’une petite valise ses créatures… le charme  reste intact pourtant. Les hasards de la vie professionnelle me font dans le même temps apprendre que près de 100 milliards de photos argentiques resteraient encore prisonnières dans nos boites à chaussures et nos greniers, pour être un jour peut-être numérisées….Si autant d’âmes et d’émotions sont captives dans ces images, il y a beaucoup de fantômes qui viendront encore nous surprendre.

C’était Préface à la Venue des esprits, mis en scène par Laurent Bazin, encore ce jeudi à la Loge.

Guy

Images avec l'aimable autorisation de la compagnie

 

 

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