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  • Médusé

    Etna... S’agirait-il d’un volcan, qui couverait sous la cendre? Pas d’explosion. Mais une tension. La danseuse dessine à pas lents son chemin, marche dans un rêve, marche sur des œufs - le sol pourrait bien être aussi brulant que les pensées. C’est justement qu’elle est nue, là, vue, presque immobile que tout peut commencer à s’effacer, à devenir impossible, sous des lumières troubles une énigme. D’une pièce à l’autre dénudée, Camille Mutel ne laisse jamais planer deux fois le même mystère. La chair ici ne pourrait être palpable, réelle, mais serait abstraite et sublimée comme une image pâle: figure d’androgyne, corps frêle, minceur fragile, sexe stylisé. Un ensemble de purs signes, que des images vidéo viennent contredire avec une couche de masculinité. Peu de mouvements, somnambules, comme pour nous perdre. Elle tend vers l’asymptote, à force de s’exposer emmène le regard jusqu’à sa périphérie, qu’il y glisse, y laisse en suspens toute son intacte intensité.

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    Etna de Camille Mutel , vu le 26 septembre aux plateaux de du cdc du val de marne.

    Guy

    photo par Anne Violane Tisserand avec l'aimable autorisation de la compagnie.

    Etna ! (teaser) from Compagnie Li (luo) on Vimeo.

  • Epuisé

    Il est encore, maintenant, question d’épuisement, dans ce que  je vois et ressens, l'évocation de nos corps fatigués. Ceux des danseurs se forcent jusqu'aux limites en un marathon de près d’une heure. Un double face à face dénudé, à une cadence soutenue sans s’autoriser de ruptures. Les deux couples vont jusqu’au bout de l’épuisement des postures. Tout est passé en revue. Sans imposer d’emblée de gravité, les premiers échanges se balancent  ludiques, mutins, avec des évocations de danses de salon, et le catalogue entier déroulé à l’absurde des positions amoureuses, jusqu’à littéralement prendre son pied. Rien de très nouveau, c’est vrai dans ce parti pris, mais quelque chose qui se révèle à force dans le rythme continu des corps nus, obligés de déjouer en fin de course la fatigue par de brèves accélérations et ralentissements. Encore. Pourquoi à ce prix continuer ? A-t-on le choix? Si on perçoit au commencement plus de mouvement que de texture, l’épreuve sculpte en fin de courses les corps en sueurs. Ma lassitude est complice.  

    Guy

    Hodworks d’Adrienne Hod , le 26 septembre à la Maison des Arts de Créteil dans le cadre des présentations professionnelles des Plateaux du CDC du Val de Marne.

    Guy

  • Egaré

    Les mots se cherchent et créent l’hésitation, l’espace, la respiration. Dans cet espace flou chacun trouve sa place, se glisse dans le labyrinthe. Le minotaure y joue à cache- cache de salle en salle. Chaque fois la pièce y gagne en surprises et densité. Cet espace imaginaire se matérialise spectaculairement: une grande bâche gonflée d’air où errent les performeurs. Viviana Moin est un guide cocasse et poétique qui aime nous y égarer. Chemin faisant, en recherche d'identité, on retrouve dedans tant de plaisirs. Des morceaux de mythologies qui nous sont communes, suggérées à l’économie, par allusions, par touches incongrues: comme une banane tient lieu en guise de cornes de taureau. Des appels sans réponses, des chansons improbables et des danses inattendues. Toujours généreuses. Comme le piano (à la Christo), c’est emballé.   

    C’était Minotaure 75 de Viviana Moin avec Viviana Moin, Samuel Buckman et Pierre Courcelle au théâtre de Vanves avec le festival Jerk Off