Mais qu'est ce qui les lie donc, ces numéros de cabaret? Pas tant le boniment que l'électricité justement, l'énergie relancée par le groupe résident TNT, nerveux et punkisant, un sentiment d'hors du temps, l'ambiance déglinguée. Kader Diop bondit de Dakkar, Lalla Morte joue avec les sens et Antoine Delon joue avec le feu, Justine Bernachon emmène Lily Marlène en altitude, Laurent Friaioli fait voler les diabolos, et Yannick Garbolino réfute la pesanteur. Ce ne sont pas des numéros. Tous singuliers mais dans une même urgence qui m'emporte: plus que la prouesse ou le danger, s'expose la volonté d'ainsi survivre, d'exister avec nous malgré la morosité ambiante, une idée de la liberté. Le jongleur peut se planter, mais encouragé, il peut rebondir. J'applaudis le chant de Maria Fernanda de Caracas, et conspue le gouvernement du Venezula, où Amnesty International dénonce torture et meurtres politiques.
le Cabaret Electrique , vu le 27 mars au cirque électrique.
Guy
Photo Hervé Photograff avec l'aimable autorisation du cirque électrique.