La République peine à rassembler autour de ses valeurs et symboles-si ce n’est le temps d’un défilé. Cette cathédrale laïque, église puis Panthéon, est froide et imposante. On s’y sent petit, les danseurs s’installent modestes, d‘abord tête baissée en un hommage ou une prière. Rapport d’échelle, rapport de force incertain entre le monumental et l’humain, attente d’un dialogue entre le figé et le vivant, entre la pierre et la chair. Ils s’animent. 9 jeunes gens d’aujourd’hui-un peu de France ici- à danser ensemble, du moins tous rassemblés. Ils cohabitent en mouvements dans le même espace délimité au sol, un petit carré, si étriqué par rapport aux dimensions du lieu. Au bord sans cesse de se bousculer, ils débordent d'un vocabulaire moderne, urbain et urgent, affirment l’expression de personnalités qu’une même musique exalte. Au-delà de toutes leurs énergies, je guette les instants où les regards vont se croiser, les corps se frôler, s‘accepter, s’encourager et échanger, où le collectif va se former. La porte s’ouvre, le moment vient.
Heroes, Prélude de Radhouane El Meddeb , vu au Panthéon le 15 avril dans le cadre de Monument en mouvement.
le 27 mai prochain entreront au Panthéon 4 héros de la résistance: Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay