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Belle déprime

Cette pièce n’est-elle pas très noire-ou est-ce moi-même qui suis déprimé ? Ce soir, plongée tout droit dans le sujet désabusé de la perte d’intérêt pour le travail, avec par le plus grand des hasards le cas d’un chorégraphe démotivé. Son entêtement à rater mieux. Mais si l’humour est la politesse du désespoir, l’art du décalage est ce qui sublime la pièce d’Aude Lachaise. Brouillage des frontières pour une proposition étiquetée danse où l’on n’arrête pas de parler, intrusion du modern jazz dans le genre contemporain, quasi-synchronisation entre les voix des uns et les corps des autres, dérapage contrôlé d’un récitatif d’une précision chirurgicale en une comédie musicale métaphysique et exubérante. C’est délicieux. L’understatement joue à cache-cache avec l’affect, l’angoisse s’évacue en danse jusqu’à l’épuisement des corps, avec de belles surprises visuelles. La déprime adulte dérive en de savoureux moments de régression infantile. Bien heureusement : Aude Lachaise pratique un art d’une insoutenable légèreté.

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En souvenir de l’indien d’Aude Lachaise , vu le 24 septembre 2015 à l’Atelier de Paris Carolyn Carlson dans le cadre des Plateaux.

Guy

Photo par Sarah Oyserman avec l'aimable autorisation de la compagnie.

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