Woodstock est dans notre mémoire collective un symbole fort, focalisant en un événement de 3 jours des années de transformation sociale, culturelle et musicale. Tout ce qui se passe autour, avant, après ... est plus important que le concert pop en lui-même. Le fait n'a pas échappé aux créateurs de cette comédie musicale, qui choisissent de raconter le voyage de jeunes français vers le festival. Les dialogues de ces apprentis hippies visent sans doute à recontextualiser l'époque. Quand, après de mains détours, le groupe parvient à destination, c'est sans surprise pour ne pas voir grand chose de Woodstock, mais être transformé par le voyage, évidement. Belles intentions, mais dans la réalisation, l'histoire semble racontée comme déja désenchantée, vue de 2017, avec trop de recul dans l'ironie, le rêve déjà fini.
Heureusement le spectacle fonctionne mieux quand il revient se placer au premier degré, celui des chansons et du psychédélisme ambiant, innocent, avec force jeux de lumière, de fumée et de décors, avec tout l'engagement des chanteurs et musiciens. Quand il ose planer. Les voix rendent hommage à Joplin, la guitare à Hendrix, la rythmique aux riffs de Canned Head. Alors on s'y croirait presque, happy together en toute naïveté, même aux histoires d'aveugle sourd et muet jouant du flipper, à tomber amoureux de Suzie Q, à rêver en regardant des poissons multicolores voler dans la forêt, sans besoin de prendre de LSD.
Welcome to Woodstock, de Jean-Marc Ghanassia mis en scène par Laurent Serrano vu au Comedia le 27 septembre 2017
Guy