Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • The Big Note

    Le gros son nous enveloppe, un extraordinaire bourdonnement: place aux saxophonistes venus d'ailleurs. Les officiants sont enveloppés dans des préservatifs géants, affublés d'étranges couvre-chefs, avec un orifice pour le bec. Les costumes irradient et nous renvoient les vibrations des couleurs avec celles des notes. Ils avancent 10 ou 20 ou 30 à l'unisson, en tenues de décontamination musicale, cosmonautes culturels, pompistes de cérémonies, extraterrestres impavides aux langages intraduisibles. Il avancent en majesté, glissent en souffle continu et nous enveloppent dans leurs boucles, c'est une impressionnante procession de derviches souffleurs.

    2019-05-26 16.26.23.jpg

    L’exiguïté du lieu d'accueil, à l'abri des murs épais des frigos ne permet pas aux performeurs de nous entourer. Mais la note partagée vibre, rebondit, domine, en quatre dimensions. The big note, belle et entêtante, de tout son volume sans jamais être oppressante, portée par des courts motifs implacables. Les octaves s'entassent et résonnent, portées par la chorégraphie des saxophone, voix, guitare vibraphones. Plein les oreilles, l'ivresse me gagne. La musique n'est ni savante ni populaire: essentielle. La musique est une ascension.

    Urban Sax vu et entendu le 26 mai aux Frigos

    Guy

  • La vie sur les os

    Elle porte les fleurs comme des épines, et son corps comme une extase, à l'ultime douleur. Oui elle offre, sans tricher, place les enjeux à hauteur de l'existence. Ni compromis ni contingences, le gris de la peau s'écorche aux aspérités des murs, s’abîme en chutes brutes. Il y a alors un bruit qui claque, qui rythme la poésie convulsive qui lui vient aux lèvres, telle une blessure qui se répand en une médiation à voix haute, échevelée, de sauts en abandons. Tout cela na rien de triste, la vie l'agite dans toute son intensité. Presque nue, lucide, absolue, toutes vertèbres à vif, que lui reste-t-elle à donner, la peau tendue sur ces os, à retourner, à écorcher? Encore une respiration lourde la soulève, les muscles se tendent et saillent et rien du corps n'est superflu, ne reste que ce corps, et tout ce corps. Son sourire rit aux éclats, de férocité et sauvagerie, se donne yeux dans les yeux. Comme chacun elle disparait, l'image persiste.

    Je ne danse pas, j'offre mes os , mes par Jean Daniel Fricker, interprété par Céline Angèle vu le 21 mai 2019 à l'espace culturel Bertin Poirée

    Guy

    60938854_1071831106334186_1884862259163824128_n.jpg

     

  • Frasq(s)

    Tant d'images, tant de sons, tant de tout, à s'abandonner en totale innocence. Dés le début, m'entoure le chaos, ou alors se contracte vers la fin sans claire conclusion. Entropie. Des indices émergent sur ce qui va venir ou planent des réminiscences de ce qui fut. Ici la féminité se caricature en prothèses de plastique, qui disloquent les stéréotypes. Des révolutions éructent et s'ignorent, ou tentent en vain de se tendre la main. D'où viennent ces voix, où se perdent-elles? De quelques prophètes qui prêchent dans le désert, des micros hors de vue. Dans des enveloppes, des mots d'amour. Je me plonge dans ce flot qui m’accueille doucement. Un corps s'offre aux pinceaux, comme absent à lui même. Regards sans explications. Je m'immobilise pour que tout bouge autour. Là sur un corps voilé de noir, le sourire d'un téton. Tourbillon, je parcours mais sans rien figer, ni parvenir à rien définir. Il y a à deviner sur l'état du monde, beaucoup, se laisser éblouir par des éclats de beauté, nombreux. Des morceaux d'émotions, feux d'artifices. Je m'avance, ose sur le blanc de la peau un trait de couleur, me recule aussitôt. Tout sera effacé, mais plus tard. Le grotesque ricane, cache-cache avec l'obscène. Sous les réalités grouillent les vérités. Trois jeunes femmes dansent comme chez Matisse. Tout se disperse à reconstruire. Une guitare jazz me fait monter en rythme. Les slogans et utopies se perdent dans les échos des chants. Encore des enfants courent et gloussent. A la sono un tube réconcilie les mémoires, transcende la trivialité. Les énergies fluent et refluent. Des nudités s'osent ou se refusent. Des révoltes fusent. Des dentelles dansent. Ni dessein intelligent, ni chefs d'orchestre, mais le chaos créateur, des frictions et des complexités qui s'entrechoquent. Rien à attendre ni regretter, tout à vivre dans l'instant, et loin des yeux les graines qui vont geler ou germer. J'y plonge.

    2019-02-09 21.37.39.jpg

    2019-02-09 21.55.17.jpg

    2019-02-09 21.13.16.jpg

    2019-02-09 20.40.13.jpg

    2019-05-11 22.02.09.jpg

    2019-05-11 20.59.38.jpg

    2018-10-20 21.59.25.jpg

    2019-02-09 21.21.52.jpg

    2019-05-11 22.35.39.jpg

     

    2019-02-09 21.42.34.jpg

    2019-02-09 21.40.58.jpg

    2019-05-11 21.57.26.jpg

    2019-05-11 21.06.21.jpg

    2018-10-20 22.09.48.jpg

    2018-10-20 21.14.13.jpg

    Show Your Frasq au Générateur , prochaine édition le 27 juin

    mots et images: Guy

    Dans les archives :

    Show Your Frasq #4 , 

    Show Your Frasq #2

    Show Your Frasq #1