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Moeno Wakamatsu, Gyohei Zatsu - chronique d'une rencontre annoncée

Est-ce bien un ange, blanc de lumière, qui yeux clos rêve? Un ange blafard et torse osseux à se briser, qui déploie lentement des bras aux manches telles des ailes démesurées puis qui se replient en dedans?

 

Dés cette apparition s'installe une tension souffle coupé pour ne plus se relâcher, en un équilibre douloureux dans chaque mouvement appuyé sur la pointe des pieds. Tout au long du parcours accidenté, le temps se distend comme le corps de Moeno, jusqu’à l’immersion finale dans le vin. Absolu don ou abandon.

Rien de faux, rien de vulgaire, rien de déplacé, rien d’inutile, rien d’insignifiant.

On se souvient de Yumi Fujitanidans Kao, explosant en violentes éruptions. Ici tout reste retenu, intense et intérieur, au bord de la rupture, pour nous tenir en suspend.

 

Difficile, après cette Annonciation, de reconstituer des réserves de concentration pour communier medium_002.jpgavec le danseur Gyohei Zaitsu, qui nous dit -"Il y a de l'amour". Ancré dans la tradition, campé au sol, mime triste et abstrait, d’une humanité travestie, pour une danse grotesque et tragique qui refuse toute facilité.

 

Deux jeunes artistes pourtant d’une grave maturité, qui distance de très loin l’énergie encore brouillonne d’ In Between.

C’était bien sur à l 'Espace Bertin Poiré.

Et ce soir encore, pour le festival qui s'enchaîne jusqu’à la fin du mois.

 

Guy

 

P.S. Il semble qu' on reverra Gyohei Zaitsu, ainsi que Maki Watanabe et d'autres dans une création de Karry Kamal Karry au Café de la Danse les 29 et 30 juin

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