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gyohei zaitsu

  • Gyohei Zaitsu danse dans la rue

     ...le lundi 11 avril à partir de 15h30, Square Caulaincourt 75018 Paris.

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    Photo Jérome Delatour-images de danse

  • Slat: Maki Watanabe indomptée

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    Au début c'est confus. A travers une bâche, à peine vu. Nous, tout contre la bâche, à guetter. Dans l'obscurité. Des bruits par attaques, des ombres qui passent. Des menaces percussives et diffuses. Une forme à quatre pattes. Animal et femme, enfant sauvage. Tunique et hirsute. Juste éclairé par la lumière balancée d'une lampe tempête. Paniqué. Bondit, gratte le sol des mains, des pieds. Rejette l'écuelle. Gestes de chat hérissé. Autour des hommes passent. Fouets. Tout est aussi menaçant que vu à travers les yeux de l'enfant. Puis avec toute la mauvaise conscience de visiteurs d'un zoo humain, fascinés, quand nous montons au premier étage de l'échafaudage pour découvrir la scène d'en haut. Qui a changée. Lumière. Le silence se fait et elle se lève, femme désormais. Un éveil. Sur ses deux pieds. Le visage noyé de cheveux et de larmes. Toujours plus vers le haut. D'une beauté première. Des cloches sonnent, pour marquer le début de la conscience, le commencement du temps. Les hommes eux se sont courbés. Elle se redresse encore. Elle monte plus haut, grimpe l'échafaudage. Jusqu'à nous toucher. Pour aprés retomber. Dans une animalité dansée qui nous stupéfie. Elle emportée sans retour par les pulsations des percussions. Tout autour d'elle et hors d'atteinte, des manifestations dérisoires de civilisations: une femme sophistiquée qui vocalise et babille. Drôle et voué à l'inintelligibilité. Des parades et fanfares, tambours et accordéons, qui se mélangent dans notre esprit, et celui de l'enfant sauvage, jusqu'à se décomposer.

    C'était Slat, créé par Tevor Knight, chorégraphie de Gyohei Zaitsu, lumières et installation de Paul Keogan et Alice Maher, dansé par Maki Watanabe, joué par Rebecca Collins, Robbie Harris, Julie Feeney et Trevor Knight, au Centre Culturel Irlandais. Encore ce soir, vendredi.

    Guy

    P.S. : Claude Parle était là (en spectateur), nous a posté ses impressions:

    Victor–Maki ou de l’Aveyron à l’Irlande …

     

    Tout d'abord, ce qui force le regard, c'est l'évidence qu'il ne nous sera rien donné ni épargné ! ! ... à travers un plastique perforé, sans doute eu égard à ceux qu'un oubli fâcheux à privé de lunettes ! ! ...à travers ce plastique blanc opaque et indifférent, les “auditeurs“, parqués dans un étroit couloir , entre bêtes à l'abattoir et voyeurs prévoyeurs d'un de ces attractifs spectacles de foire où patientait une foule excitée et bruyante dans l'attente du "monstre" piaffant tandis que se vidait le précédent troupeau ...

    A force ...on finit par coller presque sans répugnance au plastique pervers pers-foré ...

    On découvre avec malaise un de ces cas d'animalité...mi fauve mi humain ...

    comme les sombres ménageries les jours d'été où l'orage menace ...

    Le sol est ocre, manque juste la poussière et l'odeur ...les fouets, les claquements étranges, les ombres furtives tout y est ...rhombes, tuyaux, wood blocks  et autres bruissements percussifs ...La bête captive d'une pauvre lampe à filament oscillante mue d'un vent fou ou bien d'un improbable tangage ....Quelquefois, un garde s'en empare puis la relance l'abandonnant au délire de la bête ...bête ruante, gémissante, courante animalité entée sur un torse humanoïde ...

     

    Enfin les portes s'ouvrent ...ou plutôt les escaliers ! ! ...

     

    On monte sur la plateforme d'un praticable qui entoure et autorise une vue plongeante sur la fosse où croupit la créature ...

    Des sonorités plus prégnantes apparaissent, voix, nappes de synthés, polyrythmies ...peu à peu, les percussions se font plus pressantes, plus incisives ...

    La performance, de fait repose presque entièrement sur les épaules de la danseuse ...

    Il faut tenir ...le rythme se noue, s'intensifie jusqu'au paroxysme ...

    Apparaissent trois doctes personnages, ithyphalliques, inertes, jaugeant, consignant ...

    N’oublions jamais l'irruption de la norme dans le pathologique mes frères ! ! ...mais, quand donc au juste tout cela a t-il bien pu commencer ? ...

    La danseuse progresse vers la verticalité jusqu'à l'exaspération ...

    Finit par se hisser à la hauteur des voyeurs ...qui ne la voient cependant pas ...plus qu'elle ne les voit ...

    En bas, les manifestations se succèdent dans un mélange de grotesque et de représentation, apparaît aussi un personnage de femme vocalisant puis se déréglant peu à peu, masque déformé par l'émotion, la violence, les glossolalies virant à l'imprécation, rires virant au grotesque, succédant aux pleurs soudains, ravagés à leur tour par quelque éructation suivie, je veux dire poussée par un babil se muant en rage ...Images, clichés de la folie, de l'hors norme, ou jeux de la vie sur fond d'obscénité ?

     

    Maki, en bas finit par s'immobiliser ...

    Finit par se baptiser elle-même de son propre amnion ...

    Finit par s'assoupir centrée sur elle même ...

    Finit par absorber la lumière ...

     

    Dans l'obscure itée ..(“ita est“ ! ) les spectateurs ont décidé de la fin et tapent des mains bruyamment !

    Tout le monde se salue ...dans la lumière revenue tout cela descend les marches ...

    Tout cela se retrouve donc en bas ... "Le voyageur épris au piège" ...

    Jean Pierre* ? tu nous attendais là ? ! avec Victor ? ! …

    ...

     

    CP

     

    * = J.P Duprey

     

  • Un Conte de Fée à Bertin Poirée

    Il était une fois, dans un tout petit royaume nippon mais pas si lointain que cela, une belle princesse butô. Mais qui était condamnée par quelque méchante fée à passer courbée et fourbue la serpillière sur le sol poussiéreux d'une cave. Devant une assemblée de spectateurs silencieux, mystérieusement pétrifiés comme par magie eux aussi.

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    Peut être même, victime d'un sort, la princesse avait-elle oublié jusqu'à qui elle était. Méconnaissable, en effet, cheveux en bataille, à faire peur, le visage noirci d'une folle, douce cependant. S'effondrant à terre sans raison, membres mus par de mystérieuses pensées, se mourant de solitude ou de la douleur d'un amour perdu. Comme égarée dans une noire forêt, elle étreignait contre son sein une lourde bûche, à l'écorce rugueuse. Ses souvenirs de bonheur pourtant l'agitaient, elle dansait en rêvant de valse et de bal dans une grande salle illuminée, jusqu'à ce que résonnent les douze coups.

    Elle s'effaça dans l'ombre lorsqu'un prince apparu. C'était certes un prince mais on eut dit un enfant. Ou un fou; il en portait les habits. Un fou qui croyait chevaucher une monture. Ses pas imprévisibles et irraisonnés changeaient autour de lui la réalité, ou plutôt il croyait voir un monde qui n'était pas. Ce prince, donc, méprenait la bûche pour une femme, puis se l'appropriait en un prolongement démesuré de lui-même. 

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    Ses gestes étaient d'une grâce crue. C'était bien un prince improvisé, drôle et effrayant, et jamais un roi, tant mieux. Un prince fou qui ne ressemblait à rien sauf à l'innocence, lisse, glabre, cruelle, blanche. Il aperçut une pantoufle, en huma le parfum. Ivre, il fit essayer la pantoufle à toutes les belles dames dans la cave, à la recherche de sa bien aimée. Jusqu'à retrouver la princesse, au terme d'une longue quête. C'était très beau, à pleurer. Ils furent heureux, et ils dansèrent longtemps.

    C'était Ciel de Cendre et Emerveillement et Ciel de Cendre, de Gyohei Zaitsu, avec Gyohei Zaitsu et Maki Watanabe, au butô festival, à l'Espace Culturel Bertin Poirée.

    En Juin dernier.

    Guy

    photos sans rapport direct avec la performance, mais avec l'aimable autorisation de Gyohei Zaitsu 

  • 13 août 2008 - Rue du docteur Leray

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    C'était Gyohei Zaitsu.

    Guy

    P.S. du 2/9: les photos par Jerome Delatour du 15 août sont ici son chronique est là, et le récit de la performance du 23/8 sur Neigeatoyko

     

  • Place Saint Michel: Gyohei Zaitsu en archange

    La Place Saint Michel  est toujours au même endroit, et ce depuis pas mal de temps, déja à cet endroit même du temps où les téléphones 1268075405.jpgportables n'existaient pas. Alors, tout ce que la rive gauche comptait comme lycéens et étudiants devait s'accorder à l'avance sur des lieux de rendez-vous. C'était donc toujours à la sortie du métro Odéon, ou place Saint-Michel. Au choix. Ou on y traînait à tout hasard, pour rencontrer ceux qui avaient oublié de prendre rendez vous. Ou rencontrer celles à qui d'autres avaient posé là un lapin. Bien plus tard, en 2007, ce soir, la place Saint Michel est toujours là, froide, humide et fébrile comme un 31 décembre, et encore à jamais autant entourée. Mais plus de touristes que d'étudiants qu'avant peut-être, qui s'arrêtent quelques instant pour photographier à coups de téléphones la fontaine, les dragons qui ce soir ne crachent plus d'eau, la statue aux grandes ailes et à l'épée, alors même que Gyohei Zaitsu n'y est pas encore perché.

    Ce soir on est pas là par hasard: on attend Gyohei Zaitsu, qui a e-mailé rendez vous. D'autres disséminés dans la foule l'attendent aussi mais dont beaucoup d'entre eux qui ne se connaissent pas. Juste discrètement rassemblés par des indices de jubilation anticipés. On reconnaît Maki derrière un arbre. Gyohei Zaitsu, enfin, se matérialise, non devant la fontaine, mais sur le trottoir (ouest) opposé. Comme échappé d'autre part. Maquillé de blanc et d'un filet de sang, avec le sourire béat d'être en liberté. Court vetu, jambes nues, manifestement venu d'un pays où il fait plus chaud les 31 décembre. Mine de rien, il danse. Tombe à terre, se tend, bondit, bras au ciel. Deux, trois allées-retours vers la statue, pour que tout l'espace soit conquis, l'étrangeté installée entre deux passage de bus. Faire démentir que dans la rue rien ne peut plus surprendre, ni un fou, ni un artiste. Gyohei danse et la place change. Peu à peu l'attroupement s'est formé, plus dense que justifierait une affluence ordinaire. Constitué par ceux qui étaient venu le voir, et parmi ceux qu'il prend par surprise, ceux qu'il arrive à retenir. En tout, déjà plus de publics qu'habituellement à Bertin Poiré. Le buto doit il pour de bon s'aventurer hors des caves, continuer à plus se montrer dans la rue? Deux touristes italiennes, jeunes et enthousiastes, le photographient. Sans doute jamais ne sauront elles qui il était. Un policier vient évaluer la situation d'un oeil blasé, deux dames agées sont captivées. Alors que Gyohei Zaitsu plonge dans les eaux mortes de la fontaine, elles spéculent sur la pneumonie qui le guette. S'interrogent sur la réalité du filet de sang. Surtout restent là, regarder. Un jeune homme sûrement venu exprès tente de convaincre avec de doctes explications sa compagne plutôt réservée qu'il y aurait un rapport entre Hiroshima et le buto. 

    Comme depuis 150 ans, l'archange sculpté par Francisque-Joseph Duret brandit son épée, toujours prête à s'abattre, figé pour l'éternité. 643385189.JPGGyohei s'élance à sa rencontre, part à l'escalade du socle, toujours l'air d'un bienheureux, mais plus aventureux. Se balance d'une main, joue l'équilibre en danseur. Parvient en haut, soudain très grand, dressé avec superbe, pour un instant héroïque, suspendu entre ciel et terre, dans le rôle de l'idiot magnifique. Plus proche de l'esprit et de la pierre que Billy T. Jones  de toutes les statues du Louvre. Se laisse retombe en quelques bonds, plus bas, dans l'eau glacée, toujours innocent, joyeux.

    La place Saint Michel est toujours là, au même endroit, mais son souvenir transformé. Applaudissements, dans quelques heures, c'est le réveillon. Et après, de nouvelles résolutions.

    Très bonne année à tous.

    Guy

    C'était Gyohei Zaitsu, place Saint Michel (Paris, V° arrondissement), à 17H le 31 décembre 2007.

    1ere photo, en haut à gauche, avec l'aimable autorisation de Ralph Louzon , d'autres sont à voir ici

    2nd photo, en bas à droite, avec l'aimable autorisation de Kaori Isogai.

    P.S. du 15 mai: la suite à la République, c'est ici

  • Transit: Berlue à Bercy

    Certains enfants restent figés sur place, bouche bée, dans leurs yeux grands ouverts un océan de curiosité et une pointe d'effroi. D'autres continuent à jouer, comme si de rien n'était: dans ce monde compliqué il faut beaucoup d'expérience pour faire le tri entre ce qui est normal et ce qui l'est un peu moins. Dans tous les cas les mamans prudentes s'empressent de retirer les marmots du milieu du chemin, où les quatre danseurs de Transit avancent chaotiquement, sur le pavé devant les chais de la place Saint Emilion, dans le village de Bercy. 

    e5e0ae99d85b484d4d54ad9d28701a1d.jpgLa première créature, grimaçante, trace sa route incertaine dans la réalité de ce début d'aprés midi, tire un filet de pêche, où les trois autres sont empêtrés. Tous quatre habillés de noir et maquillés de blanc, se débattent, tournoient et tombent. Tordus, muets, aveugles, hors d'atteinte. Gyohei Zaitsu, le crane rasé et interminable, la peau de ce crâne livide et marquée de la strie du filet, bouche rouge de sang. Maki Watanabe, saisissante d'intensité de chute en chute, en déséquilibre constant. Quatre noyés, en transit vers les enfers? Une procession de condamnés?

    En tous cas une vision dérangeante, telles qu'on voit rarement s'insinuer dans le quotidien rassurant d'une promenade familiale. Quelques passants osent s'arrêter, s'attardent à accompagner le groupe le long de ses divagations. La plupart des promeneurs soutiennent l'épreuve quelques secondes et quelques pas. Tentent d'apprivoiser la situation d'un sourire. Mais, chaque fois, ne peuvent faire autrement que de porter un jugement. Entre tous ces témoins, de brèves conversations incrédules, souvent ironiques et toujours un peu affolées, avant que de tourner les talons. On s'interroge. On condamne: c'est evidemment trop morbide, trop violent. Ou l'on autorise: d'accord c'est très bizarre, mais pourquoi pas, après tout ils ont bien le droit? Et quand on reste pour regarder, on reste muet alors, est ce par émotion? Pour une fois la danse va à la rencontre du monde, et le monde est obligé de lui répondre, ne serait ce que quelques secondes durant.

    C'était Transit , avec  Cinzia Menga, Cécile Raymond, Maki Watanabe, Gyohei Zaitsu, pour une improvisation dans le village de Bercy, avec entrez dans la danse.

    Guy

    P.S. : une photo d'un peu plus tard dans la même journée, avec l'aimable autorisation de la compagnie transit 

  • Yumi Fujitani: Kao puissance 8

    Où était donc passé la dame dépitée du peu de buto de mercredi dernier? Qui ce soir aurait été rassurée de voir Gyohei Zaitsu, puis Claude Parle et Maki Watanabe monter en scène: à eux trois souvent pas loin du plus excitant dans le genre. Pour medium_kao_chaos_7danseurs_web.jpgcommencer ici comme en une réverie désinvolte, à prendre possession des lieux. geste après geste. Variations, approches à caresser notre attente et enfin Maki se fige en équilibre à terre-la pose est connue et reconnue- à son coté Gyohei debout, impénétrable observateur, qui campe un personnage déjà inquiétant. Mais se lèvent alors du public cinq nouveaux danseurs, et se figent de dos. Arrêt sur images colorées. La pose de Maki, bras et jambes tendus et suspendus, maintient la tension.

    C'est à partir de ce tableau de contrastes, que le jeu change, s'ouvre sur un imaginaire puissant. Au contre-pied de la juxtaposition de solitudes du kao précédent: un enchainement d'interactions cruelles, paniques et étreintes, désarrois offerts et sourds désirs, défilé de fragiles figures mais le personnage de Gyohei toujours mène le jeu, interroge chacun des yeux ou de la main, fouille chaque inquiétude, éprouve et manipule chair aprés l'autre. Désordre sans incohérence à huit corps, huit voix étranglées qui se succèdent, dont celle de Claude Parle dont l'accordéon est ici un vaisseau furieux, qui s'oppose et s'entrechoque aux mouvements autant qu'il les supporte. Gyohei impitoyable inquiète jusqu'au public dont à nos cotés l'ado boudeur qui a pris le relais de la voisine néphotype. Seule rescapée sur scène: le personnage incarné par Maki, image d'innocence idiote et féline, chants et coups de griffes. Qui ferme le jeu, renvoyant aux limbes en tournoyant autour d'eux les personnages survivants: n'existaient-ils que dans son rêve?

    C'était "Kao-Chaos...tels que nous sommes..."- dansé par Yumi FUJITANI, Gyohei ZAITSU, Maki WATANABE, Elise HENAULT, Sibylle JOUNOT, Bino SAUITZVY, Delphine Brual, et Claude PARLE à l'accordeon. mis en scène par Yumi FUJITANI & Mido OMURA au Proscenium, jusqu'à samedi.

    Guy 

  • Clip V.2

    Bertin Poirée, retournons y et regardons y huit autres, degustation de pièces en dix minutes chacune:  

    medium_une_fleur_sans_nom.jpgKiyoko Kashiwagi & anime dance theater nous jouent Romeo the thief and Juliet the guard, ce n'est pas du Shakespeare, c'est beaucoup mieux: on vole la joconde dans un ballet à la Tex Avery ninja, mais l'amour finit par triompher, c'est hilarant.

    Difficille pour la compagnie Bon Bon/ Hanako et Yuka, avec Là ou je suis, de déja exister juste aprés ça, trop délicat, trop modeste?

    Laurence Pages nous propose un travail troublant sur le souffle; A un fil, d'une voix commande la danse, mais peut-être au risque de dérégler le corps lui même, d'une manière aussi inquiétante que Louise Bédard il y a peu à suivre en intégrale à mains d'oeuvre dans pas longtemps.

    On était un peu passé à coté de Gyohei Zaitsu l'an dernier, mais on est saisi ce soir par la force de ce que le danseur de cette Vie En Rose dégage, sur un mode trés lent et intense, en quelques gestes blancs, sous la neutralité d'un maquillage buto et l'humanité d'un costume grotesque: quelque chose de quasi miraculeux.

    Soyons honnête, sur huit performances, il y a en toujours l'une où l'attention se dissipe un peu. cela tombe ce soir sur Marlène Myrtil (Assentiment 1 chaine correspondance....) ce qui est surement injuste: à defaut d'avoir vraiment suivi, on peut témoigner que c'est trés riche, fort et maitrisé.

    D'un mardi l'autre, l' Aprés tout... de Motoko Yoda, dont l'exposé n'a pourtant surement pas varié d'un iota, nous semble plus construit, aussi intéressant, plus affirmé.

    En lieu et place d'une annoncée absente, Gyohei Zaitsu nous fait un retour surprise, bonne surprise, et même meilleure que celà: ce qu'il fait sous le même masque blanc n'a rien de commun avec ce qu'il nous a montré tout à l'heure, plus baroque, et imprévisible completement. Plus on voit ce garçon, plus il surprend.

    Conclusion par la cie Jocelyne Danchick avec Breath cycle: une femme vétue d'un antique corset orthopédique, d'emblée une image forte, mais trop sans doute, à un tel point que l'on a du mal à dépasser l'impression initiale pour s'intéresser à la danse, suspendu entre la violence de ce concept visuel et la perception du mouvement.

    Tout le monde aura compris que ce soir à Bertin Poirée il n'y avait pas que du buto, ce qui n'avait pas d'importance.

    C'était le deuxieme épisode de Version clip dans le cadre du festival Dance Box 07 dans un centre Bertin Poirée si plein qu'on ne pouvait plus y glisser même la plus fine des danseuses. La trilogie s'acheve mardi prochain.

    Guy

    Faut il noter le spectacle vivant?... s'interroge-t-on sur Scènes 2.0... En tous cas ce soir à Bertin Poirée on était invité à voter pour ses deux compagnies préférées. 

    Et qui donc avait été élue l'an dernier? Maki Watanabe, evidemment!

    P.S.: Gyohei Zaitsu a aimablement répondu à notre demande en nous envoyant cette photo plus haut. Pas de la Vie en Rose hélas, avis aux photographes: il faut immortaliser Gyohei avec son noeud rose bobon dans les cheveux! Au Proscenium les 3 et 4 avril, peut être? 

  • Moeno Wakamatsu, Gyohei Zatsu - chronique d'une rencontre annoncée

    Est-ce bien un ange, blanc de lumière, qui yeux clos rêve? Un ange blafard et torse osseux à se briser, qui déploie lentement des bras aux manches telles des ailes démesurées puis qui se replient en dedans?

     

    Dés cette apparition s'installe une tension souffle coupé pour ne plus se relâcher, en un équilibre douloureux dans chaque mouvement appuyé sur la pointe des pieds. Tout au long du parcours accidenté, le temps se distend comme le corps de Moeno, jusqu’à l’immersion finale dans le vin. Absolu don ou abandon.

    Rien de faux, rien de vulgaire, rien de déplacé, rien d’inutile, rien d’insignifiant.

    On se souvient de Yumi Fujitanidans Kao, explosant en violentes éruptions. Ici tout reste retenu, intense et intérieur, au bord de la rupture, pour nous tenir en suspend.

     

    Difficile, après cette Annonciation, de reconstituer des réserves de concentration pour communier medium_002.jpgavec le danseur Gyohei Zaitsu, qui nous dit -"Il y a de l'amour". Ancré dans la tradition, campé au sol, mime triste et abstrait, d’une humanité travestie, pour une danse grotesque et tragique qui refuse toute facilité.

     

    Deux jeunes artistes pourtant d’une grave maturité, qui distance de très loin l’énergie encore brouillonne d’ In Between.

    C’était bien sur à l 'Espace Bertin Poiré.

    Et ce soir encore, pour le festival qui s'enchaîne jusqu’à la fin du mois.

     

    Guy

     

    P.S. Il semble qu' on reverra Gyohei Zaitsu, ainsi que Maki Watanabe et d'autres dans une création de Karry Kamal Karry au Café de la Danse les 29 et 30 juin