Il y eu les Récitatifs Toxiques. Et après Epilogos, confessions sans importances. Et hier soir - mais il y avait-il un ordre? - "Je te tue, tu me tues, le premier de nous deux qui rira".
Où l'on voyait pour une troisième fois Brigitte Seth et Roser Montllo Guberna(Toujours aprés minuit) danser leurs crimes ordinaires.
C'est une vraie prise de risque: à la troisième variation autour du thème, on commence à connaîitre son Max Aub sur le bout des doigts. Aucune facilité ici d'ailleurs, d'aucune sorte: rien de spectaculaire, aucun jeu primaire de séduction, pas de démonstration virtuose, et pas de bons sentiments. Pas de structure narrative qui s'imposerait à l'esprit non plus: mais des contrastes, des ruptures, un collage bout à bout de mots et de gestes. De quoi s'interroger dangereusement, dans le même temps qu'on y assiste, sur la nature même du spectacle. Sur sa propre situation de spectateur, et l'exigence que l'on se doit à soi-même. Mais le très modeste risque que l'on prend, coté public, on l'accepte bien volontiers: c'est en assistant un soir presque par hasard à l'extraordinaire "Rosaura" qu'on fût, brusquement, désormais, convaincu qu'on pouvait être plus que récompensé de sortir de chez soi. Pour découvrir des objets artistiques non identifiés dans ce non-genres là.
Doute. Pour autant, est on devenu complaisant? Prêt à applaudir si ces deux là font du Mantero? Non, lorsque ce texte est dansé, il nous surprend encore, même à rebrousse-poil. S'expose en un déchaînement subtile et efficace, teinté plus de noir que d'humour. Du sérieux, et de l'imprévisible.
Pour évoquer quand même un peu l'objet en lui-même, cette folie furieuse prend place dans une salle de classe- qui remplace le tribunal des Récitatifs Toxiques. Encore un lieu de répression et de normes, pour qu'elles soient bien sur transgressées, et le bel ordonnancement symétrique du lieu menacé. Sous le regard de ce personnage du fond, qui note scrupuleusement dits et gestes.
On a rangera cela dans la catégorie théâtre, parcequ'on en a assez d'appeler cela de la danse. Et qu'on a assez des catégories.