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Herman et Dalila

Erika Zueneli, nous avait invité, il y a peu, à passer de l'autre coté du cadre avec Edward Hooper. C'est bien plus loin dans lemedium_Samson_and_Delilah_by_Rubens.jpg passé que nous devions remonter avec Herman Diephuis, pour y rencontrer Rubens et Jordaens, à en croire le programme.

Il ne faut jamais lire les programmes. Ni les dossiers de presse. Ni la presse qui recopie les dossiers.

Peut-être une fausse piste, cette promenade du coté des primitifs flamands, entrevus le temps de quelques poses dans un clair obscur distancié. Juste un prétexte, une judicieuse inspiration, un point de départ stimulant. Les personnages dès qu'ils s'échappent du tableau, n'en font qu'à leur tête. Dalila surtout, car Samson est un pantin, yeux gagnés par une panique muette, un jouet de chair et caoutchouc manipulé avec gourmandise et  affection par cette femme au corps de matrone. Un corps tel que celui de Dalila Khatir, on en voit rarement sur une scène de danse: le résultat est passionnant, et ceci écrit sans la moindre complaisance. De même qu'on l'entend rarement dans ces mêmes lieux une voix comme la sienne, à nous guérir de notre allergie au lyrique. Coté danse, la répétition des enchaînements se fait commentaire ironique- mais pourquoi le public de la danse ne s'autorise-t-il à rire que très prudemment? Le tout est aussi intelligent et froidement drôle que les dernières performances de Brigitte Seth et Roser Montllo Guberna. Surtout totalement imprévisible, ce qui n'est pas si fréquent que cela, ouvert et surprenant du début à la fin.

Cette conclusion, l'ancien testament (livre des juges, chapitre 16) ne nous donnera aucune clé pour la comprendre, tant mieux. Pas de tonte, ni de colonnes qui s'écroulent, mais simplement la plus tendre, la plus originale, la plus délicate des mises à nus que l'on se souvient avoir vu.     

C'était "Dalila et Samson, par exemple" -♥-de et avec Herman Diephuis, avec Dalila Khatir aussi, dans le cadre du festival Artdanthe au Vanves theatre,où on se sent si bien qu'on voudrait s'y installer discrètement dans un coin, jusqu'à fin Mars au moins.

Guy

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Commentaires

  • Mars 2008: Herman Diephus et Dalila Kathir emmènent un petit groupe de spectateurs dans les galeries du Louvre, à la re-decouverte de leurs sources d'inspiration. Tout s'éclaire et jubile, les deux danseurs rendent à la vie et au mouvement les poses des modèles de Jordaens et Rubens devant les gardiens et visiteurs interdits: bourgeois flamands raides, Hercule soumis à la reine Omphale, personnages pris par l'ivresse d'un banquet, danse des paysans...
    Un dialogue autrement plus fécond que celui qui ne s'amorce pas entre les oeuves classiques et les installations (alors en cours...d'installation) de Jan Fabre, dans les mêmes salles.
    Merci!
    Dalila et Samson se rejoue au théatre de la cité internationale les 10 et 11 avril 2008

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