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Enfer et Damnation

Trop c'est trop! 

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C'est irréprochable pourtant à tous les niveaux, mais qui se superposent jusqu'à complête saturation. Mon premier est le sujet, tout sauf leger: l'Homme et Dieu, la mort, la damnation. Mon second est le texte de Goethe, dense et métaphysique, roboratif, intimidant, jamais apprivoisé. Mon troisième est un phrasé lituanien, tout en éclats et grondements. Mon quatrième est un sur titrage à attraper des torticolli. Mon cinquième est une gestuelle en rebus, surprenante et symbolique, déphasée du texte, quasi chorégraphique. Mon sixième est un décor eisenteinien, noir et ocre, funêbre et géométrique, Mon septième est une musique ommiprésente, lancinante et mélodramatique, qui ne ménage pas un instant de repos. Mon huitième accessoire tombe à grand fracas du plafond, pas dans la discrétion. Mon neuvième est le temps suspendu, 4 heures d'un entracte à l'autre, sur scène représenté obsessionnellement: un verre qui se vide et la vie qui s'enfuit. 

Mon tout est un monstre de somptuosité et d'ennui. Pris au piège du risque de l'esthétique?

Guy

C'était Faust d’après JOHANN WOLFGANG VON GOETHE, mise en scène EIMUNTAS NEKROSIUS, à L'Odéon.

photo par Ormitrii Matvejev avec l'aimable autorisation du théatre de l'Odéon

 

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