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J'ai entendu Dieu (à la maison)

La musique nous surprend de tous cotés, de devant, de derrière, à gauche, à droite, au dessus, au dessous. Nulle part et partout à la fois, à l'image de Dieu dont il est ce soir question. Présente et invisible, son origine est cachée. Elle nous entoure, cette musique libérée des instruments, eux qui sont exposés en pièces sur tous les murs de toutes les pièces de cette maison, de la cave au plafond: un incroyable bric à brac electro-acoustique de bobines, de bandes, de mémoires, de circuits imprimés, de boites, de ressorts, de claviers, de cordes, de manches, d'enceintes, de peaux, de bois, de caisses de résonances, de pupitre, de potentiomètres, de fils, de curseurs, de touches, de disques, de cds. Tous ces objets mis en pièces, joyeusement disséqués, leurs secrets explorés, leurs sons mis à nus, ré-agencés en souvenirs et trophées.

Ici vit Pierre Henry, c'est sa maison et son lieu de création, dans une petite rue de Paris. Nous y sommes accueillis, sagement assis par petits groupes dans chacune des pièces. Le créateur est invisible, l'homme recherche Dieu, les mots sont de Hugo, la voix est celle du comédien Jean Paul Farré qui vient nous rendre visite pour l'un des chapitres, avant de poursuivre sa quête dans d'autres pièces de cette maison de sons. Le poème métaphysique de Victor Hugo s'amplifie de minutes en minutes avec emportement, voire emphase, même grandiloquence. Mais la musique de Pierre Henry qui l'accompagne est aussi simple à entendre que sa construction est élaborée: elle évoque humblement les sons de la vie, imagine ceux de l'au-delà, et le souffle de l'âme entre les deux. Au terme du voyage, la maison explorée, Dieu reste absent. Pierre Henry se laisse apercevoir au cœur de la maison, installé au milieu de ses machines dans son salon, barbe de patriarche, modeste et bienveillant.

C'était Dieu à la maison, de Pierre Henry sur des textes de Victor Hugo, avec Jean Paul Farré. Chez Pierre Henry, avec le festival Paris Quartier d'Eté

Guy

A lire: Pierre Henry au T.C.I.

Pas de photos, la politique du festival étant de laisser les demandes sans réponses, mais on peut voir la galerie d'Agathe Poupeney

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