Le lieu d'abord: quelque part dans l'imaginaire de la méditerranée. Il y a, énorme, cette montage noire sur laquelle on installe un arbre solitaire, une montagne à gravir, d'où chuter. C'est le décor où s'imposent ces grands tableaux nocturnes et somptueux, peuplés d'hommes en costumes et de femmes en robes élégantes, ou d'une nudité blafarde en clair obscur. Grappes d'hommes, grappes de femmes qui convergent pour des séductions qui ressemblent à des défis. Les rassemblent aussi des cérémonies, des jeux... Dans l'organisation de ces attractions, l'image fixe, grand format paysage, fascine et importe autant que les mouvements. L'image est forte de ce qu'elle retient, des métamorphoses à venir. Les équilibres des danseurs se font fragiles, contraints et douloureux, en toute humanité, d'abord pour traverser la scène perché sur ces fameuses chaises... est ce la marque d'un héritage encombrant? Surtout comment est ce, que l'on ressent cette grâce toujours présente, dans les moments de calme et ceux plus tumultueux? Ces tumultes viennent à leur heure, naturellement. De la Méduse à Saint-Sébastien, les thématiques s’enracinent loin, denses et intimes, belles et monstrueuses.
Since She, création de Dimitris Papaioannou pour le tanztheater Wuppertal , vu à la grande Halle de la Villette le 8 juillet 2019.
Guy