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Kiron

  • Sosana Marcelino: So, simplement

    Sosano Marcelino est de ces danseuses qui plus que de danser racontent une histoire. Ce qui est utilisé des moyens de la danse devient dès lors de moindre importance. Le récit se crée par la voix aussi: les mots qui fusent en une langue étrangère deviennent chant; et le récit se dit par le corps évidemment, outil et objet à la fois de l'histoire.

     

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    De cette histoire d'une naissance à la danse, on avait juste vu quelques épisodes, il y a deux mois. Agrandi du format de brève performance à celui de pièce pleinement développée sur une scène, So garde toute sa force et sa présence. Mais pour gagner en profondeur. Surtout ose l'inquiétude et les blancs, les silences. Par le dépouillement d'un personnage qui seul grandit et crée sa propre musique, le reste est un monde par voix, gestes, regards évoqué. Restitution de toute la belle naïveté de l'enfance, troublantes transparences de tulle, puis doutes, conflits et mise à nu et la douleur alors vient du ventre. Enfin- belle robe- peut-être un apaisement et la réconciliation par le chant avec les origines? Cette aventure, sur le mode de l'exposition la plus impudique qui soit, celle des sentiments, garde ses zones d'ombre. Pas de sous-titres, d'ambiguités-quel enfant porte-t-on?-, tant mieux.

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    C'est So, de Sosana Marcelino , et jusqu'à samedi encore, à l'Espace Kiron.

    Guy

     P.S. du 27/03: mais pour ceux qui veulent comprendre le sens de l'histoire, Philippe Verrièle  la sous-titre du portugais au français dans le "20 minutes" d'aujourd'hui.

    PPS du 6/04: Deux belles photos avec l'aimable autorisation de Vincent Jeannot

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  • Mamiko Mitsunada, Sosana Marcelino, Camille Mutel: premiers gestes assurés au Kiron

    C'est Philippe Verrièle qui avait signé la programmation de cette soirée au Kiron Espace, une raison suffisante pour medium_thumb_Mamiko_Mitsunaga.jpgcourir découvrir ces "premiers gestes".

    On a pourtant abandonné en chemin Mamiko Mitsunada, belle danseuse aux cheveux roux, et cela presque dés le début de son Rêve. Un solo riche et autant mimé que dansé, accompagné d'une bande son champêtre, puis contemporaine. Mais ses intentions sont perdues entre sa conscience et au moins la notre, quelque part dans le vaste cosmos. Qui dira pourquoi certaines rencontres ne se font pas? Un peu trop de tout à la fois ?

    Sosana Marcelino avait pour sa part déserté la scène, et pris possession de l'espace de la galeriemedium_thumb_Sosana_Marcelino.jpgd'exposition du Kiron. Choix judicieux pour que s'impose d'emblée toute la force de son solo. Peu frileuse et un peu folle, la donzelle transformait ce lieu un peu froid en terrain de jeux espiègles, habité d'amis imaginaires. Et de spectateurs subjugués par sa présence d'une rare évidence, le quatrième mur réduit en miettes. Avant, une fois débarrassée de sa jupe de tulle- était ce le passage à l'âge adulte?- qu'elle n'investisse les dimensions les plus inquiétantes de sa féminité, exprimant cette découverte à force de dérèglements furieux.

    C'était, pour finir, le retour (parisien) de Camille Mutel, cette même danseuse qui avait fait une apparition mémorable lors de son passage il y a un an à Bertin Poiré, pour un solo conclu par un devoilement d'une violence extrème, medium_thumb_Camille_Mutel_Kiron.jpgune soirée qui avait inspiré quelques belles lignes à Philippe Verrièle, justement.

    C'est encore du Sexe avec un grand S dont il était question, plus suggéré que montré cette fois ci, mais, pour cette raison même, non moins intensément présent tout au long de cette danse solo. Un solo trop intense et tragique pour que subsiste la moindre trace de vulgarité, en cet abandon douloureux dans cette position torturée, dos au public et renversée en arrière, écartelée, jambes ouvertes et haletante. Un solo plus construit que ce qu'on avait vu auparavant, ménageant quelques apaisements, alors que le le regard osait enfin cette fois se montrer. 

    C'était le festival premiers gestes danse à l'espace Kiron, c'était un peu Buto et on peut voir les mêmes danser demain (mardi), et puis encore le soir d'après.

    Et Sosana Marcelino reviendra -plus longuement- fin mars au Kiron.

    Guy