D'un malabar rose géant émerge une femme nue, qui se transforme en Jeanne d'Arc un peu plus tard, mais telle qu'on ne la verra surement jamais au T.N.O., puis encore des signaux qui clignotent violemment, une esclave enchainée, un drapeau qu'on agite, du feu, une épée, une tête qui gonfle, des personnages menaçants, un homme coiffé d'un haut de forme....
Images chic et choc, trés plastiques. Plutôt metalliques à la réflèxion.
Mais que met-on en jeu au juste, ce soir, sous nos yeux? La lecture du livret ne nous sera d'aucune aide pour trouver un début de réponse. On y apprendra quand même que les hotesses d'accueil sont habillées par Agnes B.
C'est brumeux, au sens propre d'abord, et lent, trés lent, et même plus lent encore, mais pourquoi pas.
Oublions le sens: pas le choix. Au moins comprend on qu'au delà des images, c'est le regard sur ces images même qui est mis en scène. Mais l'on ne garde que cette question en mémoire, le théâtre a-t -il encore besoin de sens pour exister? Alors qu'il y a bien longtemps que l'on a dispensé la danse du devoir de narration.
Reste la manière: Romeo Castelllucciest un illusionniste doué, ni plus ni moins que cela. Et un fieffé menteur, bien sur,lorsqu'il prétend que sa création part "d'une amnésie essentielle du théâtre".
Tout est trés professionnel au contraire, bien construit et réglé, avec beaucoup de moyens et de budget, maitrisé, savamment dosé, avec de l'attente et des surprises, impeccablement technique, des lumières aux effets spéciaux, des explosions aux pleurs.
Ce n'est pas rien alors que d'autres- tels Vera Mantero- deconstruisent jusqu'à la forme.
Beaucoup de savoir-faire, mais au service de quoi?
Hey Girl !, ♥♥♥♥♥♥c'est au Theatre de l' Odeon Ateliers Berthier, jusqu'à fin novembre.
Avec le festival d'automne encore
Guy