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Etre (ensemble?)

En une j'ai vu deux pièces. La première de retour vers les origines. Le regard invité à retrouver de l'innocence. Au milieu de l'espace: nous tous assis à terre et pas de son. Dans un coin de la salle, la lumière se concentre sur un corps en son parfait dépouillement. L'attention se focalise sur cet être revélé, libéré par la lenteur, simple, dans la vérité de la peau, de la chair. Jusqu'à nous permettre de nous libérer nous-même comme par l'effet d'une salutaire amnésie, à pouvoir oublier d'être la partie d'un tout. A connaitre alors la sensation d'une remise en zéro et de nouveaux matins. Les danseurs se succédent, les transitions de l'un au groupe nous accompagnent en douceur. Au tout début un homme, puis deux femmes qui n'en font qu'une en pure sensualité, aprés deux hommes quasi jumeaux chacun penché pour devenir le pont de l'autre. Tous les huit ensemble à la fin. A chacune de ces étapes du voyage de l'identité à la relation, tout n'est que souffles légers mais sans molesse, messages sereins mais force contenue. C'est beau comme cela doit l'être. Nudité rime ici avec humanité. Nous sommes à chaque pause mis nous-même mis en mouvement, poliment et fermement, pour regagner une nouvelle  place de spectateur...

Quand le groupe (des danseurs) existe enfin, il met paisiblement en évidence- debout, allongé sur le dos, à plat ventre, de face, de dos, de profil, tête en bas- les différences des corps et des apparences et l'égalité des âmes, pour toutes les couleurs de peau, et sexes, tailles, corpulence, complexion, pilosité... C'est une belle démonstration éloignée de toute la trivialité d'un effet Benneton. Conclusion en queue de poisson: les danseurs sont soudain agités de tremblements, entreprennent une migration par reptation, superbes et vulnérables se frayent un chemin nu (1) parmi nous, par dessus, par dessous, de tous les cotés, partagent au plus près innocence et fraîcheur...

A suivre...

C'était Ce dont nous sommes faits de Lia Rodrigues dans la salle Panopée du Théatre de Vanves, dans le cadre du festival Artdanthé.

Guy 

(1) la pièce a été crée en, 2000, donc bien avant Parterre

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