Il s’agit, si cela est possible, d’abolir la distance. Leïla Gaudin ici sur scène est SDF. S’y risque, avec engagement, implication, mimétisme. Epurée dans l'approche. Cette distance que dans la rue nous établissons entre nous et eux, la chorégraphe la dissout paradoxalement en la transportant dans la relation d’artiste à spectateur. Proche du regard, immédiate. Elle restitue intacte la présence si forte des invisibles. Se soucie peu de la distance à garder entre le modèle et l’interprète, des procédés métaphoriques. L’adresse au public est directe, documentaire, naturaliste. Il ne s'agit pas tant de danser. Naïveté disent les uns. Humanisme, honnêteté, nécessité, je crois.
Photo de Calypso Baquey avec l'aimable autorisation de la compagnie
A la limite de Leïla Gaudin, vu le 12 avril au théâtre du Fil de L’Eau à Pantin, dans le cadre des journées Danse Dense.
Guy
Leïla Gaudin présente Errance, "version" nomade d' A la Limite, à la Loge du 24 au 27 septembre.
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