On aurait aimé refaire connaissance avec Cécile Saint-Paul, croisée il y a longtemps, faire connaissance avec l'artiste. Ce fût un rendez vous manqué. D'ailleurs prédit en toutes lettres sur la feuille de salle: "Il y a des abîmes entre les gens. Quelques espoirs déçus. Des rencontres manquées entre les gens. Des attentes". En raison de cette infranchissable distance, déjà entre le spectateur penché en avant et les silouettes perdues dans l'obscurité du fond de cette terrible scène-hangar? Tout semble trop loin de nous et égaré dans les intentions. Ce théâtre a renoncé à la narration et au naturalisme- soit- mais sans atteindre l'évidence de la danse-même qui se frotte les yeux-, ni faire naître d'autres vraies tensions. A commencer avec les fragments d'un discours publicitaire pourtant là prés du public, mais dont les répétitions impatientent plutôt que de suciter une réaction. La tentative voisine commise à la Villette par Patricia Allio et Eléonore Weber était, à tout prendre, plus stimulante. Ensuite se succédent différentes ambiances minimales mais élaborées: recits sonores, guitare saturée, video, collage d'affiche, recitatif... Mais ces suites se dispersent hors champs, le sens se recherche à la lampe torche d'un bout à l'autre du plateau. A l'épreuve des souvenir d'une dizaine de jours plus tard ces épisodes sans liens semblent diverger de plus en plus sur l'océan des trop vastes ambitions. Dommage. A bientôt.
C'était Embarras, de Cécile Saint Paul, à Gare Au Théatre, avec "Nous n'irons pas à Avignon".
Commentaires
Pas d'accord: si on cherche bien , on trouve un sens à ce spectacle (que j'ai apprécié): combien nous sommes aliénés, sans nous en rendre compte, par la publicité envahissante, la télévision abrutissante, etc. bref l'univers dans lequel nous sommes obligés de vivre. C'est une critique totalement dépourvue d'agressivité, toute en finesse.
J.E.
Merci de votre reaction. J'avais bien compris le sens que ce spectacle pouvait porter...mais c'est plutôt le comment qui m'a deçu.