Jamais vu ça.
Ni surtout été ici comme ça: ce soir, le plus important c’est ce lieu ainsi transformé. Cet espace ouvert à nous, est habité d’artistes, vivant, ce territoire est mouvant, labyrinthe surchargé de montages foutraques, et libre comme une rue dans laquelle le spectateur puisse déambuler. Le Générateur se prête à cela. David Noir a tout rempli et ce n'est ni propre ni net. Le lieu ainsi désinstallé est plus important que l’ordre d’enchainement des actions qui y prennent place. D’ailleurs tout y semble désordre. C’est donc tout sauf une scène de théâtre décorée pour un soir, avec eux ici et nous là, c’est pourtant un lieu d’imaginaire débanalisé. Elles se matérialisent et fusent çà et là, toutes nos pensées refoulées : des calembours alambiqués, de la musique débridée, des cris existentiels, des slows qui dégoulinent après la fin du monde, des démonstrations indécentes, des vidéos potaches, de la poésie décalée, des performeurs de tous côtés, sexe à l’air ou parés de costumes extravagants, une révolte désabusée, un mauvais goût sublimé. Quant au temps il s’étire et se libère, dilué dans l’absence de plan apparent. C’est aussi confus que dans nos têtes, de mauvais goût, détendu et inattendu, les bornes n’ont pas de limites, on bouge les lignes. On n’y croit pas, pourtant on est en plein dedans, dans notre territoire mental, je mets donc un masque, une perruque, je bouge également. Une zombie me poursuit, David Noir m’arrangue. Je ne suis pourtant jamais contraint, géné, et goute la paradoxale et tendre poésie qui nait de l’obscène et de l’excès.
C'était les Parques d'attration de David Noir au Générateur
Guy