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  • Féline

    Née d’un chant, aux aguets (venue d’où ?), elle rôde. Elle tient l’espace d’une ligne à l’autre, glisse et fraie, et nous flaire, pas si farouche, en rencontres feutrées mais abruptes. Nous les spectateurs l’entourons sans l’emprisonner, tolérés. Sa sauvagerie affleure sous la peau: des os, des muscles, les mouvements ne semblent pas pensés.  Son corps ondule, son masque noir absorbe toute lumière, et humanité. Elle ne nous effraie plus mais fascine. Le récit est liquide, la musique ondule comme un décor de jungle, en  notes tenues, autour de son corps tendu. Au zoo de Vincennes, on ne reste pas plus que quelques minutes regarder tourner les grands fauves, mais il nous faut ce soir nous laisser aller. Ce soir importe plus le tableau que le geste, une invitation à redevenir premier.

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    Ciguë d’Eric Arnal Burtschy vu le 26 mars (et en répétition) au théâtre de Vanves avec le festival Artdanthé.

    Guy

    Photographie de Laurent Paillier avec l'aimable autorisation de la compagnie

     

  • Ghosts before Breakfast

    Dans l’obscurité d’une salle de cinéma.

    cie keatbeck champs magnétiques au balzac.JPG

     

    L’écran tout illuminé d’une lumière orange, la composante jaune réfugiée au milieu, la composante rouge en gardienne des lisières.

    Au pied de l’écran, la scène où officie Meryll Ampe, artiste sonore, qui taillade dans des sons récoltés dans le monde pour offrir un continuum bruitiste étrangement familier.

    Dans la salle surgissent de la nuit deux figures parées de diodes cubitales. Dans cette pénombre, ces lumières fixés aux bras des danseurs sont des phares mouvants qui ressortent comme des ossements blancs dans une poussière noire. Les bras, porteurs de lumière, captent toute l’attention.  Les mouvements des autres parties du corps sont devinés plus qu’ils ne sont vus lorsqu’ils déploient ce ballet géométrique accompagné de la prestation sonore en train d’être créée.

    L’expérimentation musicale développe son paysage en interaction avec l’expérimentation chorégraphique. La danse s’invente dans un territoire de contraintes, l’obscurité, l’espace d’un cinéma non pensé pour une prestation de spectacle vivant, le public habitué à la scène techno. Nous sommes dans un laboratoire.

    C’était 'Extension du Domaine du Jeu' de la Cie Keatbeck, en duo avec Meryll Ampe, présenté au cinéma Balzac le 7 mars lors de la soirée Champs Magnétiques organisée par le collectif Supernova.

    François

    Photo avec l'aimable autorisation de la compagnie.