Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Nuit noire

L’histoire s’écrit. L’histoire se danse aussi. Ici à chaud: il y a moins de trois mois que le Président Blaise Compaoré a été renversé par la rue, au pays des hommes intègres. L’amie que je retrouve ce soir au Tarmac connait bien le Burkina Fasso, et partage son émotion devant le spectacle. La pièce de Serge Aimé Coulibaly était depuis longtemps en gestation, mais sa délivrance a eu lieu juste après la révolution. Elle m’y plonge. Depuis les prémisses, avec ce danseur bâillonné qui éructe au micro, ensuite au cœur des événements. Par touches. Comme autant de rencontres au coin des rues,  lors d’une nuit électrique, des rencontres cocasses ou inquiétantes, des scènes d’amour, de liesse ou de violence.  Je reçois une belle singularité dans cette danse- européenne ou africaine, moderne ou contemporaine… je ne pourrais pas la caractériser- qui me montre des corps saisis par l’urgence, en effusion. Le rappeur et musicien Smockey, co-auteur et acteur du spectacle, est aussi un acteur de ces évènements.  Il catalyse et nomme ce que la danse pourrait pourtant juste laisser imaginer. Ses derniers mots-il suffit de 1 000 euros pour changer le monde, le prix d’un fusil d’assaut- résonnent cruellement. L’impression de confusion et de foisonnement domine, mais cette même confusion qu’on peut ressentir au cœur de la foule-et pour moi dans un pays étranger, sans recul face à ce qu’il se passe, à ce qu’il restera. L’amie mieux renseignée que moi me parle ensuite des espoirs et des incertitudes politiques de demain, de cette révolution, qui aura besoin de temps pour trouver sa forme.

NuitBlancheàOuaga316HD©PierreVanEechaute.jpg

 

 

 

Guy

Nuit blanche à Ouagadougou de Serge Aimé Coulibaly au Tarmac avec le festival faits d’hiver.

 Photo de Pierre Van Eechaute avec l'aimable autorisation du Tarmac

Les commentaires sont fermés.